Seuls 20 avions de combat français, soit 11% des 180 avions de l'Armée de l'air, participent actuellement à des missions à l'étranger, et la France aura du mal à accentuer son effort opérationnel, affirme André Lanata, chef d'état-major de l'Armée de l'air, cité par le journal Le Point.
Selon M.Lanata, il y a trois facteurs qui empêchent l'aviation française de déployer plus de 20 avions de combat sur le long terme.
Premièrement, la flotte aérienne française est hétérogène. Composée de deux types d'appareils (Mirage 2000 et Rafale), mais d'une quantité de modèles et de versions différentes, elle exige beaucoup de mécaniciens ultra-qualifiés pour son maintien en conditions opérationnelles.
Enfin, les avions ont aussi d'autres missions à accomplir. Sur les neuf escadrons de l'Armée de l'air française, deux maintiennent en permanence l'alerte nucléaire, deux autres assurent la mission d'alerte aérienne et deux autres encore sont engagés dans la mission de soutien aux exportations. Il ne faut pas oublier les indispensables entraînements, la maintenance et les réparations.
Ce qui donne un maximum de vingt avions déployés sur le long terme.
Si la France décidait de s'engager dans une troisième guerre, son aviation mettrait "deux ans" pour régler "les problèmes d'entretien, de formation du personnel et de munitions", d'après M. Lanata.
De plus, l'armée de l'air française ne serait opérationnelle que pour une mission de six mois à un an. En revanche, pour une mission de plus d'un an, il faudrait "procéder à des ajustements nécessaires pour l'aviation de combat, comme nous l'avons fait pour le transport, en achetant quatre avions C-130J", précise le chef d’état-major de l'Armée de l'air.