Le journal Star a publié mercredi un article selon lequel la Russie était derrière l'attentat d'Ankara qui a fait 37 morts. Intitulé "La main de Poutine", l'article affirme que cette attaque terroriste représentait une vengeance de Moscou pour l'avion russe abattu par la Turquie.
"Ce n'est pas une simple coïncidence si le deuxième attentat d'Ankara a été perpétré à la veille d'une visite du président Erdogan en Azerbaïdjan. La Russie, qui coopère ouvertement avec le PKK et le PYD [Parti de l'union démocratique kurde, ndlr] et qui a menacé de se venger pour l'avion abattu, est le principal suspect dans l'organisation de l'attentat", indique le journal. Il affirme en outre qu'une enquête est en cours sur l'implication de la Russie dans deux autres attaques terroristes commises à Istanbul et à Ankara.
Moscou n'est pas le seul à être accusé d'attaques terroristes contre la Turquie. L'un des attentats les plus sanglants dans l'histoire du pays a eu lieu en mai 2013 à Reyhanli, à la frontière turco-syrienne. Le président Erdogan n'avait pas tardé à en rejeter la responsabilité sur Damas. "Nous disposons de documents et d'informations montrant que cette attaque est l'œuvre des dirigeants syriens", avait alors martelé le président turc. D'après Ankara, l'attentat avait pour but de "faire échouer le règlement pacifique du problème kurde".
Les informations publiées un peu plus tard ont révélé le nom de Heysem Topalca, homme lié à l'Organisation nationale du renseignement turc (MIT). Lors de l'enquête, il a été établi que M. Topalca avait transféré des véhicules truffés d'explosifs à Reyhanli. Les éléments ayant transpiré dans les médias après l'attentat attestaient que les dirigeants turcs étaient au courant de sa préparation, mais qu'ils n'avaient rien fait pour l'empêcher.
L'attentat le plus sanglant dans l'histoire turque a été perpétré en 2015 à Ankara lors d'un rassemblement pacifique. Le maire d'Ankara, Melih Gökçek, a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Parti démocratique du peuple kurde (DEHAP). Le président Erdogan est allé encore plus loin en imputant ce crime à la fois à Daech, aux services de renseignement syriens et au Parti de l'union démocratique kurde (PYD).
La presse d'opposition a contesté ces allégations. Selon Cemile Bayraktar, journaliste du journal Yeni Şafak, "les attentats perpétrés dans le pays lors de rassemblements pacifiques n'ont qu'un seul organisateur: celui qui s'efforce d'utiliser les explosions pour franchir la barrière électorale".
Ankara'dan gelen acı haber çok üzdü,sabır ve rahmet dilerim.Bu ülkede yürüş alanı bombalayarak baraj aşmaya çalışan,bomba atan tek adres var
— Cemile Bayraktar (@jamilabayraktar) 10 октября 2015 г.