"Les défenseurs de l'Ukraine sont nourris de manière déplorable, même un chien ne mangerait pas ce qu’on leur donne, alors que les défenseurs du Canada et des Etats-Unis mangent mieux qu'un Ukrainien moyen ne peut se le permettre", a écrit sur sa page Facebook Iouri Temtchenko, pilote de la 80e brigade aéroportée ukrainienne.
Selon lui, les Ukrainiens servant dans le camp d'entraînement militaire de Yavorovsky (région de Lvov) ont droit à une "masse homogène grise-brune qui rappelle de loin par son odeur une bouillie de sarrasin" ou à des "croquettes de pain sentant la viande". Dans le même camp d'entraînement, les Canadiens et les Américains se voient offrir des pommes, des oranges, des kiwis, des biscuits au chocolat, des charlottes aux pommes, des spaghettis, du riz aux légumes, des côtelettes rôties et autres mets délicats. La chose qui a particulièrement frappé Iouri Temtchenko, c'est la présence de bananes dans le menu des militaires d'outre-Atlantique.
Le 29 février dernier, un responsable du ministère ukrainien de la Défense, Oleg Svirko, avait fait savoir qu'au début de 2015, les dépenses pour l'alimentation d'un soldat ukrainien s'élevaient à 37 hryvnias (1,2 euro) par jour. A la fin de l'année, cette somme a été portée à 67 hryvnias (2,2 euros). Le responsable ministériel a jugé ce montant "trop élevé" et a proposé de le revoir à la baisse.
En octobre 2015, le Parquet général d'Ukraine a établi que le nombre de déserteurs dans les forces armées du pays se chiffrait à près de 16.000 personnes. L'été dernier, quelque 27.000 Ukrainiens — soit 50% à 55% des citoyens qui devaient être appelés sous les drapeaux — ont fait le choix de manquer à leur devoir.
Fin novembre 2015, près de 1.500 soldats américains et canadiens ont été déployés dans le centre d'entraînement de Yavorovsky suite à la décision de la Rada suprême (parlement ukrainien) d'autoriser la présence de militaires de l'Otan sur le territoire du pays.