"En exigeant que les Kurdes s'abstiennent de renforcer leurs positions en Syrie, la Turquie a commencé à proclamer son droit souverain de créer de prétendues zones de sécurité sur le territoire syrien. Selon nos données, il sont déjà en train de s'implanter à quelques centaines de mètre de la frontière, en Syrie même", a souligné le ministre dans une interview à la chaîne russe REN TV.
"Les Turcs ont à maintes reprises déclaré qu'ils ne permettraient pas que les Kurdes se renforcent dans le nord de la Syrie", a-t-il poursuivi. "Malgré le fait que les Kurdes, avec l'appui des Russes et des Américains, luttaient contre l'Etat islamique sur le territoire syrien, les Turcs soulignaient qu'ils n'accepteraient pas que les deux enclaves kurdes sur le territoire syrien, dans l'est et l'ouest, se réunissent, même au prix d'une victoire sur Daech dont les positions divisent pour l'instant ces deux enclaves", selon le ministre russe.
"Nous avons demandé à Bruxelles si cette approche reflétait leur position officielle, particulièrement dans le contexte des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, du caractère inadmissible de l'effondrement de la Syrie et du principe de son intégrité territoriale. Pour le moment, nous attendons la réponse", a noté M.Lavrov.
Selon le ministre, les résultats du sommet qui s'est tenu le 7 mars à Bruxelles soulèvent "des questions très sérieuses quant à l'autorité de l'Union européenne, à sa réputation, ainsi que sur la façon dont ces accords s'inscrivent dans le droit humanitaire international".