"Les musulmans pratiquant trouveront un moyen de prier d'une façon ou d'une autre et ils trouveront un lieu. Si la mosquée est trop loin, ils trouveront un coin pour le faire là-bas" a déclaré Ender Cetin, président de la mosquée Sehitlik à Berlin, cité par le site d'actualité en ligne The Local.
Par ailleurs, plusieurs grandes universités allemandes voient les choses différemment et une série de décisions de fermer les salles de prière a conduit à des allégations de discrimination.
Menace à la sécurité
L'Université technique de Dortmund a fermé définitivement sa salle de prière qui avait toutefois été conçue pour les personnes de toutes confessions.
L'université affirme que les hommes musulmans ont tenté de la prendre en charge en imposant une ségrégation entre les sexes, imposant un espace de prière pour les hommes plus grand que celui pour les femmes.
Les étudiants musulmans accusent pour leur part l'université de les placer sous une suspicion généralisée et 400 personnes se sont réunies dans une pétition accusant l'administration de l'université de discrimination à leur égard.
Ce qui est particulièrement troublant est l'explication de l'université que la salle a été fermée pour des "raisons de sécurité", ce qui pourrait pousser les gens à croire que les musulmans l'avait utilisée pour pratiquer des formes radicales de l'islam.
Pas assez de place
L'Université de Duisbourg et Essen a également fermé sa salle pour les étudiants musulmans qui existait depuis plus de 20 ans.
Les responsables de l'université ont annoncé, dans une lettre officielle, que la salle devait être fermée en raison de "questions d'espace pour les étudiants".
"Ayant plus de 130 nations dans notre université, nous ne pouvons pas offrir une salle pour chaque religion ou culture", a déclaré l'université.
En outre, à l'Université technique de Berlin, une institution de 34.000 étudiants, la salle de prière musulmane, qui était ouverte depuis des années, a récemment été fermée.
Les universités pas autorisées à poser des questions sur la religion
Les universités allemandes ne sont pas autorisées à interroger les étudiants sur leur religion, ce qui rend difficile de savoir combien de musulmans y étudient.
Mais toutes les universités ne choisissent pas de s'afficher comme un lieu où la religion ne joue aucun rôle.
Par exemple, l'Université de Cologne est prête à ouvrir une nouvelle salle de prière cet été.
"En tant qu'université, nous avons toujours été confrontés à un conflit entre la laïcité et la liberté religieuse," a déclaré au Süddeutsche Zeitung le porte-parole de l'université.
Il a toutefois ajouté que beaucoup de croyants ont certaines nécessités liées à la prière "et ils ont besoin d'une salle spéciale pour cela".