L'édition rappelle que le général Vincent Stewart, chef de la Defense Intelligence Agency (structure placée sous l’autorité du Pentagone) craint notamment que la Russie, possédant des équipements plus performants, obtienne plus de renseignements sur les ouvrages américains que les Etats-Unis sur les ouvrages russes.
Mais pourquoi donc les Etats-Unis n'équipent-ils pas leurs appareils de matériel d'inspection numérique plus performant? Pourquoi le Pentagone perd-il autant de temps? Autant de questions que se pose Defense One.
La directive politique sur la modernisation de ces équipements date de 2012, mais le Pentagone n'a toujours rien fait. Selon l'auteur de l'article paru dans Defense One, ce n’est certainement pas faute d'argent. Non, en réalité, le Pentagone doit estimer qu’il ne s’agit que d'une priorité "négligeable" du Traité Ciel ouvert, puisqu’il s’est engagé dans la mise en application d'une nouvelle initiative de trois milliards dollars (2,7 milliards d’euros) pour rassurer ses alliés en Europe, préoccupés par une attitude "belliqueuse" de la Russie.
"Le Pentagone ferait mieux d'accélérer l'équipement de ses avions de systèmes d'inspection numériques dans le cadre du Traité du Ciel ouvert au lieu de se plaindre d'un manque de transparence réciproque", résume l'auteur, ajoutant qu'au lieu de s'attaquer au régime du "ciel ouvert", les Etats-Unis devraient rattraper leur retard sur la Russie.
Les inspecteurs russes envisagent effectivement de remplacer les appareils photo à pellicule installés à bord de leurs avions par des capteurs numériques ultra-performants.
Le Traité Ciel ouvert a été ratifié par 34 pays, pour la plupart européens, ainsi que par les Etats-Unis et le Canada. Ce document précise, entre autres, que Washington et Moscou ont la possibilité d’effectuer chaque année 42 vols d’inspection au-dessus des autres nations signataires.
Les avions d'inspection russes sont équipés d'appareils d'optique trop performants pour les laisser effectuer des vols de surveillance au-dessus des Etats-Unis dans le cadre du Traité Ciel ouvert, affirme le Pentagone.
Selon ledit traité, l'avion d'observation doit être équipé de capteurs appartenant aux quatre catégories suivantes: caméras optiques panoramiques et à prise de vues image par image, caméras vidéo à affichage en temps réel, analyseurs infrarouges à balayage linéaire et radars d'ouverture synthétique à visée latérale. Il est aussi à noter que dans le cas de caméras optiques panoramiques et de caméras vidéo, la résolution-sol ne doit pas dépasser 30 centimètres.