Le groupe terroriste Etat islamique toucherait 20 millions de dollars (18,1 millions d’euros) par mois, soit un quart de ses revenus, en spéculant sur la hausse du dollar, révèle le quotidien britannique "The Telegraph", à partir d'informations fournies par une sous-commission des Affaires étrangères du Royaume-Uni.
Selon différents rapports sur les modes de financement de Daech, ce dernier disposerait de 80 millions de dollars de budget mensuel (72,6 millions d’euros) pour financer ses opérations de guerre, payer ses propres fonctionnaires, en corrompre d’autres en Irak, en Syrie et en Turquie et assurer son fonctionnement au quotidien.
Quant aux sources de financement de Daech, on estime qu’elles proviennent à 40% du trafic de pétrole, la même proportion provenant des impôts, des taxes sur les transports et les activités d’extorsion de fonds, et 20% serait issus du trafic d’œuvres d’arts volées en Irak et en Syrie, sans oublier les dons d’investisseurs financiers soutenant la cause djihadiste.
Avec un capital de départ évalué à 450 millions de dollars (408,8 millions d’euros), Daech a pu en faire fructifier une partie en organisant sa circulation à travers des réseaux de transfert locaux, aussi bien en Irak qu’en Syrie et en jouant sur les commissions appliquées aux opérations cash.
Les djihadistes profitent des failles dans les systèmes financiers locaux. En investisseur avisé, Daech a tout misé sur la stabilité de la devise américaine pour s’enrichir. En anticipant les décisions de la FED en matière de relèvement des taux d'intérêt, il a revendu la plupart des devises dont il disposait pour financer des achats de dollars.
L'Occident tente par tous les moyens de couper court à ce financement des terroristes. En janvier, les forces aériennes américaines ont bombardé et détruit un bâtiment identifié comme étant la "banque centrale" de Daech à Mossoul. Il s’agissait d’un énorme entrepôt contenant de très grandes quantités d’argent liquide. Plusieurs centaines de millions ou même quelques milliards de dollars en liquide seraient alors partis en fumée.
Mais en dépit des efforts fournis par les diverses coalitions internationales, le "business" de Daech est toujours aussi prospère.