Face à la crise des migrants, l'Europe pourrait créer une "légion étrangère européenne", écrit l'observateur du journal The Times Edward Lucas.
Primo, ce serait selon lui une très bonne chose pour les pays européens qui "n'ont plus d'armée réelle" (la Belgique, par exemple). Secundo, la légion pourrait s'avérer particulièrement attrayante pour les demandeurs d'asile et les migrants qui pourraient obtenir, au terme d’un service irréprochable, la nationalité demandée.
Les critères de sélection pourraient être très simples: la légion pourrait accepter les hommes et les femmes en bonne forme physique dont l'âge est dans les limites universellement reconnues et qui ne sont pas poursuivis par la justice du "monde civilisé".
La vie dans la légion serait dure, prévient le journaliste. A la différence des armées de la majorité des pays européens, la légion serait utilisée pour mener des combats. Sa mission principale consisterait à être projetée dans les points chauds de la planète, notamment, afin de protéger le littoral libyen, les camps de réfugiés syriens ou d'aider le Mali à combattre le terrorisme. Les traits principaux de la légion seraient "la rapidité et le courage", selon l'observateur.
La légion devrait agir sous l'égide de l'Onu et non de l'UE, la procédure de la prise de décisions dans l'Union étant "beaucoup trop lente et timide".
Le journaliste écrit avoir évoqué cette idée avec trois Américains haut placés, aucun d'entre eux ne l'ayant trouvée ridicule. Toutefois, ils ont exprimé leur préoccupation concernant plusieurs aspects pratiques: la taille de la nouvelle unité, la question de savoir à qui ses militaires devront prêter serment et le risque que la légion se transforme en refuge de bandits et de terroristes. Question principale: que deviendraient les vétérans de cette unité après être devenus des Rambos musulmans?
"Certains pourraient penser que les risques sont beaucoup trop grands. A mon avis, tous les problèmes peuvent être résolus. Dans tous les cas, l'alternative est pire (…). Permettre à de jeunes gens énergiques de s'ennuyer et de se tourner les pouces en attendant que les bureaucrates examinent leur demande d'asile est une voie menant tout droit à la catastrophe", souligne le journaliste.