Robert F. Kennedy Jr, avocat américain et neveu de l'ancien président américain John F. Kennedy souligne que les Etats-Unis ont décidé de renverser le président syrien Bachar el-Assad après qu'il ait refusé de soutenir un projet de gazoduc qatari.
Le projet visait à construire une infrastructure gazière provenant du Qatar, traversant l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie et à destination de l'Europe.
L'analyste américain affirme que, si le projet avait été réalisé, le gazoduc aurait eu un fort impact géopolitique. Il aurait permis aux royaumes sunnites du golfe Persique de dominer les marchés mondiaux du gaz naturel ainsi que de renforcer le Qatar, le plus proche allié de Washington dans le monde arabe.
Tout cela indique clairement que le conflit syrien n'est pas une guerre civile pour plus de droits de l'homme mais une insurrection violente parrainée depuis l'étranger ne visant qu'à donner vie à un projet commercial.
Selon lui, cela concerne non seulement la Syrie, mais l'Iran, l'Irak et beaucoup d'autre pays de la région. La plupart des Américains ne savent pas non plus que la révolution islamique en Iran est une conséquence directe du coup d'Etat effectué par Washington en 1953.
"L'Irak, c'est la même chose. Nous avons conçu un certain nombre d'actions en Irak qui ont effectivement amené Saddam Hussein au pouvoir et nous lui avons fourni des armes de destruction massive pendant la guerre irano-irakienne", a-t-il expliqué.
M.Kennedy précise toutefois qu'il n'appelle pas à s'allier avec des dictateurs, mais ce que les Etats-Unis font est une hypocrisie.
"Je ne dis pas que nous devons nous allier avec des dictateurs. Mais nous nous allions avec les Saoudiens. Et les Saoudiens ne permettent pas aux femmes de conduire une voiture. Vous irez en prison si vous conduisez une voiture. Ils torturent les gens et ils suppriment la liberté d'expression, et ils font de pires choses encore", a-t-il affirmé.
Selon l'analyste politique, les motifs réels du comportement de Washington au Proche-Orient sont presque toujours liés aux intérêts économiques des grandes entreprises américaines dans cette région.
"Si vous regardez les racines de cette guerre (la guerre civile en Syrie, ndlr), vous verrez une guerre de gazoduc. C'est une révolution sunnite qui a été financée par nos alliés, par le Qatar et l'Arabie saoudite. Et dans plusieurs cas, les soldats de cette révolution ont été formés et armés par les Etats-Unis", a-t-il conclu.