Célèbres pour leur vidéo choc des abattoirs du Gard, l'association a tenu malgré tout à interpeller le public sur le paradoxe du Salon de l'Agriculture: les animaux bichonnés devant les visiteurs et caméras cachent une réalité bien moins bucolique, celle d'un élevage toujours plus avide de rendement, et toujours moins respectueux du bien-être animal. A défaut du happening initialement prévu, nous sommes allés les rejoindre gare Montparnasse: abattre? plutôt débattre!
« On pense que c'est une décision un peu excessive, parce qu'ils jugent que notre acte, par rapport aux agriculteurs ou aux éleveurs, est un peu hostile, alors que cela fait pratiquement deux ans qu'on a les mêmes tracts, qu'on les distribue et on a jamais eu de problèmes avec eux. Il y en a qui sont sortis du Salon pour discuter avec nous, et même s'ils n'étaient pas d'accord, on a eu de bons échanges dans le calme. Ils ont dit ‘ok, on comprend votre but, nous on fait notre boulot, on n'a pas le choix parce que c'est notre gagne-pain' ».
« On essaie d'attirer l'attention des gens pour leur dire que s'ils ont l'intention d'aller au salon de l'agriculture, il est important de voir l'envers du décor. On veut nous montrer des animaux qui sont bien traités soi-disant: la majorité sont des éleveurs bio, mais bio ne veut pas dire que l'on prend soin des animaux. Et la finalité, de toute façon est la même, puisque les animaux finissent à l'abattoir. Donc c'est important d'inviter les gens à considérer les animaux autrement que des marchandises, que des produits. Ce sont des êtres vivants sensibles, c'est important qu'on change de regard enfin. On veut une société qui aille vers plus de bienveillance ».
Les lois censées épargner les animaux de souffrance lors de l'abattage existent, mais sont-elles appliquées? On peut en douter au regard des vidéos chocs de L214, tournés en caméra cachée dans deux abattoirs du Gard: des animaux à peine étourdis exécutés violemment. L'association souhaite que les politiques fassent appliquer les lois sur les conditions d'abattage et que les gens prennent conscience de ce qu'ils mangent.
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