"Le niveau de la discussion politique aux Etats-Unis est désespérément banal, c'est une insulte envers les électeurs… Les Américains méritent mieux", a estimé Michael Bloomberg dans un entretien au quotidien britannique le Financial Times.
Des rumeurs sur les ambitions présidentielles de M.Bloomberg, âgé de 73 ans, circulent régulièrement dans la presse américaine. Selon le New York Times, M.Bloomberg a confié à ses conseillers la tâche d'élaborer une stratégie de campagne en vue de se lancer dans la course à la présidentielle en tant que candidat indépendant. Selon des sources dans l'entourage de l'ancien maire de New York, il envisage d'investir un milliard de dollars (919 millions d'euros) dans sa campagne présidentielle.
La chaîne américaine CNN suppose que M.Bloomberg a été inspiré par le succès du candidat du Parti républicain à l'élection présidentielle Donald Trump. Des experts lui prédisent un échec inévitable, mais force est de constater qu'en quelques mois seulement il est devenu un des candidats les plus crédibles de la campagne. On n'exclut pas que M.Bloomberg puisse faire de l'ombre à M.Trump et lui capter une partie de ses électeurs.
Mardi dernier, Donald Trump a remporté une victoire écrasante lors du caucus du parti républicain dans le Nevada, ayant confirmé son statut de favori dans la course à l'investiture républicaine. C'est sa troisième victoire d'affilée après celles du New Hampshire et de Caroline du Sud. Trump est arrivé deuxième dans l'Iowa. Fort de ces trois victoires écrasantes, Donald Trump est devenu le grand favori côté républicain et son emprise sur les médias rend extrêmement difficile la campagne des autres candidats.
Mais l'histoire des présidentielles américaines est complexe, et des candidats indépendants ont déjà obtenu la majorité des voix lors du vote. Le cas de l'homme d'affaire Ross Perot est assez significatif: ayant investi 60 millions de dollars (55 millions d'euros) dans la campagne présidentielle de 1992, il a obtenu 19% des voix. Mais c'est finalement Bill Clinton qui a remporté la victoire finale.
Dans le même temps, M.Bloomberg pourrait représenter les intérêts des Américains qui ne se reconnaissent dans aucun des candidats en liste. En 2015, selon un sondage de Gallup, 43% des électeurs se sont qualifiés d'"indépendants" (26% se sont dits républicains et 30% démocrates). A l'automne 2015, 60% des Américains sondés par Gallup ont déclaré que les deux partis majoritaires agissaient de manière si maladroite que les électeurs auraient salué l'apparition d'un troisième parti.