Le tribunal de Francfort vient de remettre en liberté un Syrien de 32 ans, arrêté il y deux ans alors qu'il tentait de quitter le territoire allemand pour rejoindre l'Etat islamique (EI, Daech) en Syrie et accusé de "préparation d'un crime grave contre l'Etat", rapporte la presse allemande.
Selon un porte-parole de la Cour d'Etat de Francfort, le tribunal a jugé injuste de le garder à vue, la date de son procès étant inconnue. Aussi, le suspect n'a-t-il pas été condamné à la prison, mais devait se présenter au commissariat trois fois par semaine pour un rapport détaillé.
Par ailleurs, le responsable a justifié cette décision par une saturation "extrême" du tribunal à l'heure actuelle.
Les procureurs ont été indignés par la démarche du tribunal, même si l'homme était censé être suivi de près par la police.
"Nous ne voyons aucune raison à cette démarche", a déclaré la procureur Friderike Busch, ajoutant qu'elle n'avait par le passé jamais entendu parler de l'annulation d'un ordre de détention.
Néanmoins, un haut responsable du tribunal de Francfort a répliqué que ce genre d'ordonnance n'avait rien de nouveau en soi.
Selon les médias allemands, cette décision de justice a permis au Parti social-démocrate (SPD), qui est le principal parti d'opposition dans le Land de la Hesse, dont Francfort est la capitale, de soumettre les autorités à une critique mordante, en les accusant de ne pas fournir suffisamment de personnel à la justice, ce qui expliquait le fonctionnement chaotique de cette dernière.
"Le ministère de la Justice doit absolument faire quelque chose au sujet de la pénurie de personnel", a notamment déclaré Heike Hofmann du SPD, révolté par le fait qu'un djihadiste ayant planifié une attaque contre le pays ait été libéré en raison du "calendrier surchargé" du tribunal de Francfort.