La police a usé de gaz lacrymogènes contre les migrants lors du démantèlement partiel de la "jungle" de Calais, a déclaré à l'agence Sputnik le porte-parole de l'ONG "Médecins sans frontières" (MSF), Samuel Henryon.
Ce dernier a confirmé que des dizaines de policiers étaient venus le matin dans le camp pour ne pas laisser les migrants et les militants les plus radicaux empêcher la destruction des abris de fortune — tentes ou cabanes — dans le "secteur 9" de la "jungle" de Calais.
"Ils ont usé de gaz lacrymogènes contre les migrants", a dit M.Henryon.
Quatre jours à peine après une décision de justice validant l’évacuation d’une partie de la "jungle" de Calais, l’Etat en a entamé lundi le démantèlement, sous haute protection policière. Il s'agit notamment de la partie sud du bidonville, là où vivent de 800 à 1.000 migrants selon la préfecture, 3.450 selon les associations.
Au début, certains migrants observaient à distance cette opération qui se déroulait sur une zone de 100 mètres carrés, dûment quadrillée par les forces de l’ordre, plus de trente véhicules de CRS et deux camions antiémeutes étant déployés à l’entrée ouest du camp.
Les autorités avaient assuré que l'évacuation se ferait sans violences, mais tel n'a pas été le cas. A la suite du départ en fumée des cabanes, des projectiles ont été lancés sur les policiers par des migrants et des militants radicaux "No Border" (qui luttent pour l'abolition des frontières), impliquant environ 150 personnes. Les forces de l'ordre ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau.
Depuis des années, des migrants, venus pour la plupart de Syrie, d'Afghanistan et du Soudan, transitent par cette région de la France métropolitaine dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, en profitant des camions circulant entre les deux pays.
Afin de liquider ce bidonville, l'Etat français multiplie depuis septembre l'ouverture de Centres d'accueil et d'orientation (CAO) pour y reloger quelque 2.700 migrants, venant surtout de la "jungle" de Calais.