Un jour avant les élections, les experts ne cessent d'avancer des pronostics. Qui gagnera? Les réformateurs libéraux, partisans du président Rohani, ou bien ses adversaires fondamentalistes radicaux?
"Ce qui est évident pour le moment, c'est que le futur parlement iranien sera composé d'unions politiques toutes diverses", estime Emad Abshenass. "Et on peut dire en toute confiance que l'Iran ne se trouvera pas dans une situation similaire à celle des années passées où certain groupe politique récoltait la majorité des voix au parlement".
Et si le parlement est représenté par différentes forces politiques, il risque d'y avoir de multiples débats politiques.
"La vérité naît de la discussion. Désormais, aucune force politique ne pourra imposer son avis au parlement", poursuit l'interlocuteur de Sputnik.
En ce qui concerne la politique extérieur iranienne, il est peu probable qu'elle change drastiquement.
"Toutes les décisions sans exception sont prises par le guide suprême du pays, le parlement seul ne peut en rien influencer la politique extérieure. Sauf si le parlement exerce une certaine pression sur le gouvernement s'agissant de certains sujets. Mais globalement, l'influence de Majlis sur ces questions n'est pas significative", explique M. Abshenass.
Aujourd'hui, c'est le développement économique qui fait l'objet des débats houleux et des différends entre les représentants des fractions modérées, des conservateurs et des fondamentalistes. Par exemple, les conservateurs qui soutiennent énergiquement le marché iranien s'érigent contre l'arrivée des investisseurs étrangers, des cartels business et du franchisage étranger sur le marché iranien parce que, selon eux, cela peut fragiliser considérablement les producteurs nationaux et causer un défaut de paiement. Alors que d'autres fractions sont d'avis que les capitaux étrangers peuvent au contraire accélérer le développement économique du pays et se prononcent donc pour attirer des investissements étrangers en Iran.
Ainsi, les élections législatives de demain montreront si le pays ouvrira ses portes aux capitaux étrangers ou non, résume l'expert.