Hurriyet: la Turquie est de facto en état de guerre

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Les actions d'Ankara contribuent à renforcer son image de "trouble-paix" qui, incapable de mettre en place un partenariat constructif, ne joue plus qu’un rôle mineur sur l'échiquier mondial, rapporte le quotidien turc Hurriyet.

La Turquie se trouve de facto en état de guerre malgré le fait que cela ne soit pas juridiquement reconnu. Les militaires "aveugles" qui soutiennent le gouvernement ont déjà commencé à fêter "une nouvelle guerre d'indépendance", sous prétexte de "venger les Turcs, qui sont rejetés en tant que chefs des musulmans", estime le journal.

Si la "guerre par procuration" a éclaté en Turquie au moment où démarrait le conflit syrien, elle se présente aujourd'hui sous la forme d'une véritable opposition armée. Depuis le début du conflit, la soi-disant opposition syrienne avait le droit de se déplacer sur le territoire turc. Mais depuis peu des citoyens turcs commencent à se rendre en Syrie afin de faire la guerre au côté de l'opposition.

De plus, les autorités turques ont officiellement déclaré qu'ils frappaient les Unités de protection du peuple kurdes sur le territoire syrien, lesquelles sont des alliés de l'Occident dans sa lutte contre le groupe terroriste Etat islamique. On peut donc dire que la Turquie mène une guerre, estime le journal.

"Nous, en tant que citoyens, nous ne savons pas si notre pays est dans une situation de loi martiale ou non. Notre gouvernement fait-il partie de la coalition occidentale contre Daech? Mais alors, comment se fait-il que les amis kurdes de nos alliés soient nos ennemis? Bref, nous sommes dans les limbes", estime l'auteur de l'article.

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Ankara, qui a accusé les Kurdes d'avoir commis des attentats terroristes en Turquie, a provoqué la défiance de l'Occident au lieu de s'assurer de son soutien. La situation a alors tourné en défaveur de la Turquie. De plus, le conflit avec les Kurdes n'a fait que contribué au renforcement de son image de "trouble-paix", Ankara faisant tout son possible pour compliquer la situation et faire obstacle à la lutte contre Daech.

Toutes les actions des autorités turques montrent qu'elles sont incapables d'être un allié fiable et sapent l'image d'Ankara, qui n'est plus considéré comme une pièce maîtresse sur l'échiquier mondial. Il semble que la Turquie mène trop de guerres sur trop de fronts, conclut le journal.

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