"Tout cela est une comédie. Vous savez bien que le fond de l'affaire, c'est le passage des oléoducs et des gazoducs à travers la Syrie, puisqu'il s'agit de faire passer des matières premières pour éviter que les Russes ne tiennent de trop près à la gorge toute l'Europe pour leur fourniture".
Il n'a pas hésité à égratigner au passage la politique du double standard adoptée par l'Occident.
"Il y des indignations à géométrie variable. On trouve horrible que Daech décapite les gens et dans le même temps l'Arabie saoudite en décapite 150 dans l'année également et on va leur embrasser les mains et les pieds. Toute cette comédie n'a pas de sens".
Il a également mis en doute les informations selon lesquelles les "rebelles modérés" seraient davantage visés par les Russes que les combattants de Daech.
"D'où sortez-vous tous ces chiffres? La presse de tous les jours, elles les tiennent d'où? La première victime d'une guerre, c'est la vérité. Tout le monde se bat à intoxiquer, à raconter des salades pour les faire passer dans son camp", s'est-il indigné.
Et d'ajouter en revanche: "Je pense que Vladimir Poutine va régler le problème, celui d'éliminer Daech. (…) Je suis pour que Daech soit vaincu, écrabouillé et que les Kurdes gagnent pour la stabilité dans la région".
"Ce sont les Russes qui ont coupé les communications qui sortaient le pétrole de Daech pour faire de la contrebande par la Turquie. Ce n'est pas moi qui le dis. Ce sont des opposants turcs. Et c'est cela qui a été bombardé", a-t-il martelé.
Et de conclure: "Je félicite les Russes d'être parvenus à couper cette liaison, si bien que Daech va être étranglé. Et comme c'est Daech qui nous a frappé, je souhaite qu'il soit frappé à mort".
La Russie mène depuis le 30 septembre une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad.
Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.
Depuis le début de l'opération, l'aviation russe, appuyée par les navires de la Flottille de la Caspienne et le sous-marin Rostov-sur-le-Don de la flotte russe de la mer Noire, a éliminé plusieurs centaines de djihadistes et détruit des milliers de sites terroristes.
Pour rappel, le général Didier Castres, de l'état-major des armées, déclarait récemment lors d'une audition au Sénat français: "Il existe en Syrie une constellation de combattants très divers de l'ordre de 100.000 personnes, dont la France estime que 80.000 d'entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations unies, soit à des groupes salafistes extrémistes".