Le site de la chaîne de télévision russe Ren TV a subi dimanche une puissante cyberattaque suite à des publications portant sur la manifestation antigouvernementale qui se déroule depuis samedi dans le centre de la capitale ukrainienne, rapporte la chaîne.
"Le site de Ren TV a été la cible d'une puissante attaque DDoS, suite à des publications couvrant les événements en cours sur la place de l'Indépendance (Maïdan Nezalejnosti ou Maïdan) à Kiev", lit-on dans le communiqué.
Le service de sécurité du site est intervenu, et l'attaque a été "repoussée" 30 minutes plus tard.
Une manifestation antigouvernementale consacrée au 2e anniversaire des événements tragiques de février 2014 à Kiev, qui avaient fait plus de 100 morts, a été organisée ce week-end. Samedi, en marge de ces commémorations, un groupe d'hommes en tenue militaire qui se sont présentés comme étant des membres de l'organisation "Forces révolutionnaires de droite" a donné lecture d'un manifeste réclamant la démission des autorités en place et appelant à une action de protestation illimitée contre les politiciens accusés d’avoir trahi les idéaux de la Révolution.
Près de 200 nationalistes du mouvement nationaliste Pravy Sector (Secteur droit) ont pris pour cible les banques russes avec des jets de pierres. Les activistes ont mis à sac le bureau d’une banque et ont défié les policiers anti-émeute, déployés en nombre devant les bâtiments.
Deux ans après les événements tragiques du Maïdan, l'Ukraine est de nouveau frappée par une crise politique et rongée par la corruption et l'injustice contre lesquelles les Ukrainiens avaient milité à l'époque.
Le niveau de vie de la plupart des Ukrainiens a drastiquement chuté dans le sillage de la dépréciation de la monnaie et de l'inflation. Et le pays a sombré dans des scandales de corruption qui rappellent les pratiques courantes du régime précédent.
Frustrée après deux ans de guerre, de la lenteur des réformes et d’une corruption rampante, la population s’est cependant peu mobilisée, et les activistes nationalistes ne représentent qu’une minorité en Ukraine. Aussi la possibilité d’un nouveau Maïdan est aujourd’hui très faible, estiment les analystes.