Des dizaines de milliers de demandeurs d'asile venus de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan ou d'ailleurs attendent avec impatience que les autorités allemandes statuent sur leur sort, mais avec 1,1 million de réfugiés entrés en Allemagne en 2015, l’administration croule sous les dossiers, en particulier à Berlin.
Lassés du manque de perspectives, certains migrants ne supportent pas l’interminable attente et jettent l’éponge.
Angoisse chronique et peur de devenir fou s'installent dans les foyers d'accueil des réfugiés, confrontés à la nécessité de trouver des moyens pour tuer le temps. Les jours y sont monotones, ponctués seulement par le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner.
Si les enfants sont rapidement scolarisés, les jeunes hommes et femmes doivent patienter plusieurs mois pour commencer à suivre les cours d’allemand proposés par l’Etat. Dans certaines églises, des bénévoles dispensent une initiation à la langue deux fois par semaine, le soir, afin d'apprendre aux réfugiés les rudiments nécessaires pour tenter de se débrouiller dans les méandres de l’administration.
Le reste du temps, les réfugiés vivent dans un monde parallèle, avec peu ou pas de contact avec la société allemande.
Quoi qu'il en soit, toutes ces personnes ne peuvent ni travailler ni fréquenter l'université tant que leur demande d'asile n'est pas satisfaite.
"Le processus d’intégration comme les cours de langue devrait dans la mesure du possible commencer très rapidement, c’est déterminant pour la réussite à long terme de l’intégration", estime Thomas Liebig, économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), chargé des migrations internationales.
Selon l’expert, les "qualifications scolaires et professionnelles devraient être examinées dès le dépôt de la demande d’asile" car cela permettrait de proposer très rapidement une formation adéquate.