Des ONG demandent le report du démantèlement de la "jungle de Calais"

© REUTERS / Yves Herman"Jungle de Calais"
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Dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, huit associations qui travaillent dans la "jungle de Calais" demandent le report du démantèlement de la moitié sud du bidonville.

Huit associations d'aide aux migrants, dont Médecins du monde, Emmaüs et le Secours Catholique, ont demandé au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de reporter le démantèlement de la moitié sud de la "jungle de Calais", annoncé par la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, rapporte la presse.  

"Cette mesure ne s’accompagne pas de véritables solutions alternatives (…) Une évacuation brutale provoquerait des reconstitutions de campements ailleurs, notamment à Grande-Synthe", lit-on dans la lettre ouverte adressée par les ONG à M.Cazeneuve. 

Par ailleurs, ce message remet en cause la protection des mineurs dans la "jungle", fustigeant "les défaillances manifestes de l’Etat, y compris pour les plus vulnérables".

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Ainsi, la moitié de la "jungle de Calais" pourrait être évacuée. L'évacuation de ces migrants s’inscrit dans le "plan Cazeneuve", qui prévoit la création de centres d’accueil d’orientation (CAO) dans plusieurs villes de France et l’implantation d’un centre d’accueil provisoire (CAP), camp humanitaire d’une capacité de 1.500 personnes et ouvert en janvier à côté de la "jungle de Calais".  

M.Cazeneuve a répondu aux associations que, malgré leurs arguments, le démantèlement du bidonville ne serait pas reporté. 

"Personne ne peut soutenir que ces conditions indignes sont préférables à celles qui sont proposées aux migrants dans le CAP que l’Etat a construit et dont la gestion a été confiée à La Vie active", a écrit le ministre, évoquant un partenariat entre ses services et les autorités britanniques pour aider certains migrants à rejoindre l’Angleterre. 

Et d'ajouter que l'évacuation de la zone sud devait être menée à bien. 

"Elle le sera de façon progressive, dans le respect des personnes", a-t-il promis. 

La préfète du Pas-de-Calais a annoncé vouloir faire évacuer "à peu près la moitié" du territoire de la "jungle" de Calais, où vivent, selon elle, "800 à 1.000 personnes" sur environ 4.000 migrants présents sur le sol français.

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Quoi qu'il en soit, les ONG remettent en doute le nombre de migrants à évacuer annoncé par la préfète. 

"Ce ne sont pas 1.000 migrants mais 3.500 qui se trouvent dans cette partie de la jungle", dit la lettre.  

Ces personnes ne comptent pas abandonner leurs tentatives de passage en Grande-Bretagne, le rêve de traverser la Manche restant tenace. 

Il s’agit de la deuxième réduction du bidonville depuis le début de l’année. Le ministère de l’Intérieur souhaite à terme ne conserver que des hébergements structurés et contrôlés. 

Le CAP, qui jouxte le bidonville, est une structure d’aspect peu accueillante, composée de 1.500 places d’hébergements dans des conteneurs chauffés, alignés et empilés derrière des grillages.

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