La brusque chute de l'indice Nikkei a été expliquée par le renforcement inattendu de la devise nationale japonaise qui n'était pas avantageux pour les grandes entreprises exportatrices du pays. Le cours actuel du yen à la bourse est plus élevé qu'au début du mois de février. Le yen est actuellement considéré comme une des devises les plus stables du monde par les participants du marché.
Mais ce qui est encore plus important, c'est le changement dans la vision du marché financier des investisseurs qui est provoqué dans une grande mesure par cette instabilité des indices boursiers japonais.
Selon Hiroki Ihara, économiste et stratège principal de la société Phillip Securities Japan, Ltd., qui s'exprime à ce sujet dans un entretien accordé à Sputnik, les investisseurs ont cessé de suivre les indices purement économiques liés aux cours des titres, et au lieu de cela, ont commencé à écouter les déclarations politiques et à faire attention à la situation mondiale en général.
"Les investisseurs essayent d'éviter tel ou tel risque, et ont cessé de faire attention aux indices économiques. Dans cette situation, le prix possible des titres devient assez difficile à prédire. Le marché financier est instable, et l'amélioration des affaires demande du temps", explique l'analyste.
La situation sur les marchés financiers mondiaux influence de façon importante l'économie japonaise, en particulier, les résultats de la politique économique réalisée par le gouvernement de Shinzo Abe. Cette politique est destinée à renforcer le secteur des exportations grâce à la baisse du yen, elle est également tournée vers la hausse des investissements. Quelles sont les perspectives de l'économie japonaise dans la situation actuelle?
Selon M.Ihara, le gouvernement japonais fait tout son possible pour soutenir le développement, mais les résultats sont malheureusement assez modérés. Il s'agit non seulement de raisons intérieures, mais également de la situation économique générale dans le monde.
"Ainsi, c'est l'économie mondiale en général qui exige une réorganisation, et non la politique du gouvernement de M.Abe telle qu'elle est. C'est là notre but essentiel. Il faudrait espérer que la rencontre des ministres des Finances et des chefs des banques centrales des pays du G20 qui se tiendra à Shanghai fin février soit fructueuse", conclut l'interlocuteur de Sputnik.