"Certaines délégations ont parlé aujourd'hui de violations des principes de la Charte des Nations unies, accusant à tort la Russie. Afin que ces fantaisies ne créent pas de fausses impressions, je voudrais faire une +brève revue+ des cas les plus flagrants de violation du droit international, y compris des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies, au cours des dernières décennies, d'autant plus qu'ils sont bien oubliés aujourd'hui", s'est exprimé le diplomate lors des débats consacrés au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Condamnation de la part de l'Onu
En particulier, M.Ilitchov a attiré l'attention sur le bombardement de la ville yéménite de Marib par le Royaume-Uni, en 1946. Le diplomate a noté que le Conseil de sécurité avait condamné ces actions dans sa résolution 188 "soulignant l'incompatibilité des représailles avec les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies".
"En 1983, les Etats-Unis ont effectué une invasion armée en Grenade. L'Assemblée générale a qualifié les actions américaines de "violation majeure du droit international" dans la résolution 37/8. Plusieurs connaissent peut-être la réaction du président américain de l'époque (Ronald Reagan), qui avait toujours un bon appétit pendant le petit déjeuner", a-t-il rappelé.
Selon le député, en 1986 les Etats-Unis ont attaqué la Libye et envahi Paname en 1989. Dans les deux cas, ces actions ont été condamnées du côté de l'Assemblée générale qui les a qualifiées de mépris pour le droit international.
De la Yougoslavie à la Syrie
Selon les déclarations de l'adjoint ambassadeur, "l'attitude irresponsable" des Etats-Unis et de ses alliés envers la Charte de l'Onu s'est poursuivie et a entraîné le bombardement de la Yougoslavie, en 1999, ainsi que l'invasion de l'Irak en 2003. L'intervention suivante a eu lieu en Libye, où "grâce à un appui soi-disant désintéressé de l'extérieur, un incendie s'est allumé qui a finalement rasé l'Etat en entier, ne laissant à sa suite que cendres et chaos", a-t-il dénoncé.
Selon lui, "c'est cette ingérence illégale sous forme de frappes aériennes ou de livraisons illégitimes d'armements aux organisations non gouvernementales armées" qui a entraîné la croissance des sentiments radicaux en Syrie ce qui provoqua enfin "l'apparition et la consolidation de phénomènes aussi terribles" que le groupe terroriste Daech.
"Les conséquences de l'intervention en Libye et en Syrie frappent par leur ampleur. Qu'il s'agisse des souffrances de la population civile, ou de la destruction de l'héritage culturel, ou encore de cette crise migratoire sans précédent", a poursuivi M.Ilitchov.
"On tente de fractionner la Syrie"
Les débats au sein du Conseil de sécurité se sont déroulés sous la présidence de la ministre des affaires étrangères du Venezuela Delcy Rodríguez qui a insisté sur la nécessité du respect de la souveraineté des Etats et des autres principes fondamentaux énoncé dans la Charte, soit: le droit des peuples à l'autodétermination, le règlement pacifique des différends et la promotion d'un esprit de coopération et de non-agression.