Les membres de l'équipe ont appris les particularités du traitement des migrants après être tombés sur un groupe de migrants qui dormaient sur le parvis d’une église à Zeebruges.
Le récit des réfugiés les a éclairés sur cette pratique policière, fait savoir la Radio-Télévision belge de la Communauté française (RTBF).
"Ils nous ont raconté qu’ils venaient de se faire arrêter par la police. Ce n’était pas la première fois. Pendant que la police les arrête, les éboueurs passent pour jeter leurs sacs de couchage, leur matériel. Et donc, là-bas, quand ils se font arrêter, la police les numérote avec un marqueur indélébile sur les mains."
"Ils m’ont expliqué que cette manière de travailler était une manière nationale s’il y a des groupes difficilement identifiables. La marque peut être lavée directement. On m’a aussi expliqué que, depuis une ou deux semaines, on a même changé la manière de travailler. Mais de nouveau je parle d’un système national qui consiste en l’utilisation d’un bracelet qu’on coupe par après, parce que la seule chose qu’on voulait faire à l’intérieur du bureau de police, c’est de savoir avec qui on est en train de parler parce qu’on ne connaît pas ces personnes par leur nom. Ils essaient de se rappeler qui est qui."
"C’est presque un harcèlement des réfugiés".
"La Ligue des droits de l’homme avait fait un recours, il y a une quinzaine d’années, auprès de la Cour européenne des droits de l’homme dans une affaire similaire où des tziganes Roms avaient été arrêtés, à Gand notamment, où la police avait indiqué au feutre un numéro sur l’avant-bras et sur les mains de ces personnes."
"Et la Cour européenne des droits de l’homme a pointé la maladresse de la police dans le fait de marquer au feutre un numéro sur la main ou l’avant-bras, ajoute-t-il. Mais cette maladresse des autorités est à restituer dans un cadre plus large où on voit que la manière dont ces réfugiés sont traités à Zeebruges: on confisque leurs biens, leur sac de couchage, leurs effets personnels, on leur marque un numéro sur la main."
"C’est presque un harcèlement des réfugiés pour surtout faire en sorte qu’ils partent parce que les autorités ont la hantise que des réfugiés s’agglutinent à Zeebruges, à Ostende, et créent une situation comparable à ce qu’il se passe à Dunkerque ou à Calais."
Les déclarations du bourgmestre selon lesquelles la police utilise à présent des bracelets, comme dans les hôpitaux, ne rassure pas la Ligue des droits de l'homme.