Alors que le président turc a lancé une campagne sanglante contre les Kurdes, les mesures de contrôle des médias n'empêchent apparemment pas ces derniers de dresser un tableau réaliste des événements.
Qu'est-ce qu'on observe donc dans ces quartiers dévastés? Des combats acharnés font rage dans le centre-ville historique, les civiles s'enfuient. Les représentants des médias kurdes se trouvent dans une situation extrêmement difficile, la plupart d'entre eux sont interpellés ou emprisonnés. En conséquence, il n'y a pas de journalistes qui pourraient parler à la Turquie de l'ouest et au reste du monde de la situation de Diyarbakir, lit-on dans Deutschlandfunk.
"Le gouvernement d'Erdogan souhaite créer l'impression que Sour est sous son contrôle absolu grâce aux médias fidèles. Pour autant, les représentants de ces médias se déplacent via les régions +hors de danger+ et exclusivement dans des véhicules blindés. C'est pourquoi nous avons assumé cette initiative, car nous savons que les médias fidèles au gouvernement ne diront pas la vérité", explique un des journalistes.
Actuellement, il est presque impossible de trouver des informations objectives sur le nombre des victimes de n'importe quelle partie du conflit. Les hommes politiques du Parti démocratique des peuples (HDP) ont annoncé commencer une grève de la faim, réclamant qu'une aide soit apportée aux personnes assiégées et blessées, contraintes de se réfugier dans les sous-sols dans la ville de Cizre.
Aucun journaliste n'est parvenu jusqu'ici à pénétrer ces quartiers de la ville. Toute tentative de donner la parole aux autorités locales est réprimée, et les employés des médias hors du contrôle d'Erdogan demeurent sous une énorme pression.