Dans un rapport publié mercredi, la Commission européenne signale que la tournée effectuée par le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, dans les pays des Balkans n'a pas été fortuite. Lors de ses visites, le ministre a déclaré que Vienne accueillerait cette année deux fois moins de réfugiés qu'en 2015.
La Serbie a accepté d'accueillir environ 6.000 migrants. Le premier ministre serbe Aleksandar Vučić a déclaré à cette occasion que son pays n'avait pas l'intention d'ériger des clôtures. Cette déclaration va pourtant à l'encontre de celle du ministre des Affaires étrangères Ivica Dacic, selon laquelle Belgrade emboîterait le pas de ses voisins dans le cas où ces derniers décideraient de fermer leurs frontières.
"L'Autriche sera obligée de fermer ses frontières aux réfugiés, ce qui aura des conséquences graves pour toute la région des Balkans. Nous espérons que la Slovénie, la Croatie et la Macédoine feront également tous leur possible pour arrêter les flux de réfugiés", a déclaré mercredi Sebastian Kurz lors d'une rencontre avec le ministre monténégrin des Affaires étrangères Igor Lukšić à Podgorica.
En visite le même jour à Tirana, le chef de la diplomatie autrichienne a fait savoir à son homologue albanais Ditmir Bushati qu'en cas de fermeture de la frontière gréco-macédonienne, la crise migratoire frapperait des pays qui l'ont jusqu'à présent évité, notamment l'Albanie.
M. Bushati a pour sa part souligné que Tirana suivait attentivement l'évolution de la situation et qu'il avait même un plan d'action. Cependant, a ajouté le ministre albanais, les ressources financières et humaines de son pays demeurent fort limitées.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part fait savoir jeudi que la patience d'Ankara, mise à l'épreuve par les flux de migrants, était à bout.