Comment les pays peuvent en finir avec cette situation à laquelle personne n'a intérêt? Philippe de Villiers, homme politique français, ancien député européen, ancien candidat à la présidentielle française, et Nicolas Dhuicq, député de l'Aube, s'expriment à ce sujet dans des entretiens accordés à Sputnik.
Selon M.de Villiers, il est clair que la Russie cherche à appliquer les accords de Minsk, et c'est l'Ukraine qui ne le veut pas. L'interlocuteur de Sputnik estime que cela peut être expliqué par le fait que si les accords de Minsk sont appliqués, la puissance américaine ne pourra plus empêcher les pays européens de lever les sanctions contre la Russie. Les Etats-Unis font une certaine pression sur les autorités ukrainiennes.
"Les responsables politiques français se sont trompés en croyant que les sanctions n'auraient pas d'effet sur l'économie française. C'est l'intérêt de tous et notamment de nos agriculteurs de mettre fin à cet engrenage des sanctions", déclare M.de Villiers.
"Enfin le bon sens semble revenir. Il a fallu deux ans. J'en appelle à F. Hollande et je lui dis ceci: Monsieur le Président, revenez au bon sens, levez les sanctions. Il faut que la France exige de l'Allemagne et de l'Amérique qui mènent le jeu qu'on rétablisse des relations amicales avec la Russie. L'avenir de l'Europe ne s'écrira pas sur le continent américain, elle s'écrira sur le continent européen", poursuit-il.
M.Dhuicq souligne, pour sa part, que l'Etat ukrainien qui freine le processus de Minsk est très désorganisé aujourd'hui, et qu'une partie des forces politiques ukrainiennes est accrochée à un esprit de revanche contre le Donbass. Selon lui, le régime ukrainien reste corrompu ce qui provoque également des problèmes dans le règlement de la crise.
"Nous avons déposé une proposition de résolution à l'Assemblée nationale pour attirer l'attention de notre gouvernement sur la nécessité de lever ces sanctions parce que les premières victimes de ces sanctions sont naturellement le peuple russe et son économie mais aussi la France et ses entreprises qui perdent en permanence des parts de marché, et on peut estimer le coup des sanctions de l'Union européenne à plus d'un million deux cents mille emplois détruits", déclare l'interlocuteur de Sputnik.
"Il faut dire qu'il est totalement absurde de condamner un pays tiers qu'est la Russie, c'est une situation totalement inédite alors que c'est sur le territoire ukrainien qu'ont eu lieu les évènements", conclut M.Dhuicq.