L'une des dernières en date fut celle du représentant du parti Union démocratique kurde Abd Salam Mohame Ali, qui a déclaré lors de sa visite à Moscou que le président turc Recep Tayyip Erdogan souffrait de "kurdophobie". Qu'en disent les faits et les statistiques?
Le président turc a aussi promis d'"enterrer" les représentants de "l'organisation terroriste kurde" et ses partisans dans les "tranchées qu'ils creusent".
"La Turquie n'a besoin de l'autorisation de personne. Nous ferons ce que nous jugeons nécessaire", a déclaré Erdogan en commentant les éventuelles actions de l'armée turque après la proclamation, par les Kurdes syriens, d'une autonomie dans la ville de Tell Abyad. Le président turc a également comparé le soutien apporté aux rebelles kurdes par l'Occident à une "complicité terroriste".
Le conflit armé entre les Turcs et les Kurdes a commencé en 1984 et a fait plus de 40 000 morts au total.
En 2015, selon Erdogan, 3 100 combattants du PKK ont été tués en Turquie et à l'étranger. On ignore le nombre exact de militaires turcs morts.
D'après l'état-major des forces armées turques, au 7 février 2016 733 membres du PKK avaient été éliminés dans le cadre d'opérations dans les quartiers de Cizre (province de Sirnak) et de Sur (province de Diyarbakır). Selon l'organisation Amnesty International, l'opération a également coûté la vie à au moins 150 civils et 200 risquent encore d'être tués.
Le 8 février 2016, 60 combattants du PKK ont été éliminés dans une opération antiterroriste à Cizre.
Les Kurdes ethniques représentent aujourd'hui 18% de la population en Turquie. En 1982, Ankara a reconnu l'existence de la communauté ethnique kurde dans le pays. Avant cela, le terme "kurde" était interdit en Turquie — ils étaient officiellement appelés "Turcs de montagne". En 1984, le PKK a annoncé le début d'un conflit armé pour la création d'un Kurdistan indépendant. En 1991, les Kurdes ont été autorisés à parler leur langue. En 2001 ils ont pu commencer à chanter des chansons kurdes. Une chaîne kurde a été lancé en 2004 puis un moratoire a été instauré en 2013 sur les opérations militaires de la Turquie contre des rebelles kurdes. En 2015, la Turquie a enfreint ce texte.
Des centaines d'activistes kurdes sont détenus actuellement dans des prisons turques, dont le célèbre Abdullah Öcalan, fondateur et leader permanent du PKK, derrière les barreaux depuis 1999.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.