Najat Vallaud-Belkacem, ministre française de l'Education nationale, organise ce mardi une journée spéciale d'étude pour comprendre comment il faut réagir face aux théories du complots, un évènement réunissant 300 chercheurs, professeurs, psychiatres et lycéens, annonce Le Figaro.
Le ministère cherche des réponses pédagogiques et éducatives pour contrer la popularité de ces théories. Ce sont notamment les jeunes qui trouvent beaucoup d'informations à ce sujet sur Internet qui sont les plus touchés.
Patrick Louis, ancien député européen, et Bruno Drweski, directeur de la revue "La Pensée Libre", s'expriment sur ce sujet important pour la France d'aujourd'hui dans des entretiens accordés à Sputnik.
"Sur la question de la théorie du complot, il est évident que les apôtres de la pensée unique — ceux qui en fin de compte diabolisent toutes les pensées contradictoires — vont dire qu'il n'y a pas de complot. Effectivement, je ne pense pas qu'il y ait des gens quelque part au dernier étage d'une tour dans un pays, la tour de La Défense ou à Washington, qui sont en train de comploter contre l'ordre du monde. Parce que je pense que toute personne, tout Etat, toute civilisation, qui veut se défendre de toute manière complote", explique M.Louis.
"Mais le vrai problème, il n'est pas de savoir s'il y a des gens qui complotent, le vrai problème c'est que les hommes politiques ne sont plus des politiques, les politiques ne prennent plus les décisions. Et comme les hommes politiques disent: +On n'y peut rien, on n'y peut rien+, naturellement le peuple pense qu'il y a quelque chose qui est au-dessus d'eux alors qu'il n'y a rien au-dessus, il y a simplement la lâcheté des politiques qui ne prennent pas leurs décisions", déclare M.Louis.
"Beaucoup de Français tout simplement cherchent des informations dans la mesure où ils ont cessé de croire dans les grands médias, dans les grands médias officiels, privés comme publics d'ailleurs, et que la vraie raison c'est que le public ne suit plus la ligne dominante", souligne, pour sa part, M.Drweski.
"Aujourd'hui, nous sommes dans un monde unipolaire médiatiquement parlant avec 90 pour cent des médias dans le monde qui appartiennent à dix grandes firmes transnationales et les médias publics se sont d'ailleurs eux aussi très largement alignés sur ces grands médias internationaux. Donc à partir de ce moment-là la liberté de la presse n'est plus qu'un slogan que les gens découvrent en fait, ils voient bien que ça ne fonctionne pas", souligne M.Drweski.