L'île anglo-normande de Guernesey a refusé d'accueillir un quota des 20.000 réfugiés actuellement dans des camps en Turquie, en Jordanie ou au Liban, rapporte The Independent. Le premier ministre de Guernesey Jonathan Le Tocq, qui ne fait pas dans le politiquement correct, a averti que les réfugiés pouvaient faire face à une attitude défavorable de la part de certains résidents sur les îles.
"Il y a bien sûr beaucoup d'islamophobie et de négativité sur l'île, et il serait difficile pour nous de garantir leur (des réfugiés) sécurité et leur stabilité ici, à Guernesey", a déclaré ce week-end Jonathan Le Tocq, qui propose de réinstaller les réfugiés syriens dans les autres parties du Royaume.
Les îles sont totalement autonomes en matière de politique intérieure, mais la décision du premier ministre a été jugée "regrettable" par le ministère des Affaires étrangères ainsi que la plupart des locaux, qui éprouvent de la compassion envers les réfugiés syriens.
"La déclaration de Le Tocq est honteuse au vu de notre histoire", a déclaré Eddie Pack, un responsable d'une ONG de Guernesey récoltant des fonds pour aider les réfugiés syriens.
Avec cette décision, Guernesey emboîte le pas de son homologue, l'île de Jersey. L'île de Man, située en mer d'Irlande, a choisi pour sa part la démarche inverse, ses résidents se disant prêts à accueillir une centaine de réfugiés.