Le premier ministre Manuel Valls pense qu'il sera maintenu en France "jusqu'à la victoire définitive contre Daech", c'est-à-dire pour une durée indéterminée. La plupart des Français sont satisfaits du quotidien dans les nouvelles conditions — qui n'a pas foncièrement changé depuis l'instauration de l'état d'urgence. A gauche, par contre, des voix s'élèvent contre les autorités: en limitant l'activité des islamistes elles restreignent aussi celle de certains activistes "verts" les plus radicaux.
Bien que l'état d'urgence soit de moins en moins prégnant dans la capitale, certains habitants prônent instamment sa levée. Ainsi, la requête du syndicat d'étudiants Unef stipule que l'état d'urgence porte atteinte aux libertés universitaires: "Un service d'ordre a été posté à l'entrée de l'université, l'administration ne donne pas les clés des salles pour organiser des réunions syndicales. Des dizaines d'étudiants sans papiers ont reçu des lettres leur sommant de quitter la France".
Plus globalement, certains militants de gauche estiment que l'état d'urgence est inefficace: il n'aidera pas à prévenir un attentat suicide mais pourra parfaitement violer les libertés civiles.
Ils soulignent également que les forces de l'ordre surveillent avec beaucoup d'attention les musulmans et que l'état d'urgence a une composante islamophobe et raciste.
La ministre de la Justice Christiane Taubira a claqué la porte à cause de cette décision et, immédiatement après sa démission, a publié un pamphlet de 100 pages condamnant fermement la position du président.
L'état d'urgence pourrait finalement rester en vigueur jusqu'à la fin du mandat de François Hollande qui expire en 2017, dans la mesure où aucune force politique influente ne prône sa levée.