Lors de la conférence des donateurs pour la Syrie qui s’est tenue jeudi à Londres, le chancelier autrichien Werner Faymann a proposé de renvoyer en Turquie les réfugiés syriens, débarqués sur les côtes grecques, rapportent les médias internationaux.
"C'est l'unique mesure radicale susceptible d'en finir avec le business des passeurs de migrants", a affirmé M.Faymann, cité par le quotidien autrichien Krone, qui rappelle que la Turquie doit recevoir de l'Union européenne trois milliards d'euros pour endiguer le flot de migrants se rendant en Europe.
Le chancelier a prévenu que si son initiative n'était pas acceptée, l'Autriche installerait le contrôle à ses frontières.
"Nous ne pouvons accueillir tous les demandeurs d’asile", ne cesse-t-il de répéter.
Dans une interview accordée au journal Österreich, M.Faymann a déclaré que lui-même et la chancelière allemande Angela Merkel avaient porté cette initiative à la connaissance du premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
"J'ai exposé à M.Davutoglu ma vision du "plan A". L'agence européenne de surveillance des frontières Frontex doit retenir les personnes qui se rendent en Grèce. On doit sauver tous les réfugiés, mais les renvoyer ensuite en Turquie. Dans un tel cas, Frontex ne se limiterait pas à des opérations de secours et de sauvetage, mais serait effectivement un programme de protection des frontières", a expliqué M.Faymann.
Par ailleurs, l'Autriche élabore un "plan B" qui consiste notamment à réinstaller des contrôles aux frontières et à interdire l'entrée aux réfugiés transitant par les pays "sécurisés".
"Nous devons être prêts à tout. Nous sommes contraints à une telle mesure, ne pouvant espérer que M.Davutoglu résoudra tous nos problèmes à notre place", a conclu le chancelier autrichien.