Les déclarations du ministre ukrainien Aivaras Abromavicius, qui a démissionné récemment, ont provoqué un choc en Occident, écrit le quotidien allemand Die Welt.
"En Ukraine, le ministre du Développement économique a présenté sa démission et formulé de sérieuses accusations contre l'entourage de Piotr Porochenko. Son départ est susceptible de provoquer une nouvelle crise dans le pays", constate le journal.
Lors de son intervention, le ministre devait évoquer l’évolution de la privatisation dans le pays, mais, à la grande surprise de journalistes, il a annoncé sa démission. Ses déclarations exprimaient une grande déception, écrit le quotidien.
Pour expliquer son départ, M. Abromavicius a dénoncé "une tentative claire d'établir un contrôle sur les flux financiers" en premier lieu au sein de l'opérateur gazier ukrainien Naftogaz, ainsi que dans l'industrie de la défense.
"Les accusations du ministre se sont avérées sérieuses et sont susceptibles d’avoir des conséquences très négatives pour le gouvernement ukrainien", écrit le quotidien.
"Il a fourni à l'opinion publique les preuves que les réformes battaient de l'aile et qu'une partie de la nouvelle élite arrivée au pouvoir après le Maïdan entravait la lutte contre la corruption", ajoute le journal.
La réaction de l'Occident ne s'est pas fait attendre.
La directrice générale du FMI Christine Lagarde a estimé que la démission du ministre était une "source d'inquiétude".
"Si les allégations faites dans sa démission sont exactes, c'est un signe clair que les mesures anti-corruption promises par le gouvernement ne fonctionnent pas encore", a déclaré Mme Lagarde lors d'une conférence de presse "virtuelle" diffusée sur le site du FMI, qui est le principal bailleur de fonds de l'Ukraine.
Les ambassades de l'Allemagne, de la France, des Etats-Unis et de sept autres pays, se sont déclarées, dans une déclaration conjointe, "profondément déçues" par la démission du ministre qui, selon elles, a réussi à obtenir des résultats réels lors de la mise en place des réformes en Ukraine.