La décision française de mettre fin au gaspillage alimentaire pourrait être une solution au problème de la famine qui est à l'origine de l'instabilité et des crises migratoires dans le monde, a déclaré vendredi à Sputnik l'auteur de cette proposition de loi, le député socialiste Guillaume Garot.
"Là où il y a la faim, il y a l'instabilité et il y a des crises migratoires. Il est évident que si nous arrivons à faire prendre conscience au plan mondial que nous devons traiter ces questions alimentaires, en particulier avec la lutte contre le gaspillage alimentaire, alors nous apporterons une des réponses à la question de la faim dans le monde et à la question de la souveraineté alimentaire des peuples", a indiqué M.Garot, ancien ministre de l'Agroalimentaire.
"Le gaspillage alimentaire est un scandale et c'est d'abord un combat contre l'absurde: produire pour jeter (…). Nous sommes 7 milliards aujourd'hui sur la Terre et nous serons 9 milliards en 2050. Le défi est là. Pour nourrir chacun à l'horizon 2050, nous devons aujourd'hui commencer par ne plus gaspiller, ne plus jeter de la nourriture", a noté M.Garot.
"Je constatai que partout en France il y avait des initiatives privées dans des associations, dans des collectivités locales, dans des entreprises pour limiter le gaspillage à de petites échelles sur des territoires très définis. Et j'ai considéré que la somme de ces initiatives sur le terrain, ces initiatives privées ne suffisaient pas à faire une politique publique contre le gaspillage et que des règles publiques claires étaient nécessaires", a-t-il précisé.
La nouvelle loi adoptée par le parlement le 3 février interdit aux grandes surfaces de jeter ou détruire les denrées alimentaires toujours consommables qui doivent désormais être données à des associations caritatives locales. Le texte modifie le régime juridique de la responsabilité des producteurs du fait de produits défectueux, afin de lever le blocage des dons de biens alimentaires sous marques de distributeur par leur fabricant.