La France compte plus de 2.000 individus impliqués dans le djihad, a annoncé vendredi le premier ministre français Manuel Valls présentant à l'Assemblée nationale une réforme controversée annoncée par le président François Hollande après les attentats du 13 novembre à Paris.
"Nous venons juste de franchir le seuil de 2.000 Français ou individus résidant en France impliqués dans les seules filières syro-irakiennes. Parmi eux, 1.012 se sont rendus sur place depuis la France, 597 s'y trouvent toujours, c'est-à-dire 57% de plus que le 1er janvier 2015", a indiqué M.Valls.
Le premier ministre a qualifié d'indispensable l'état d'urgence mis en place au lendemain des attentats du 13 novembre qui avaient fait 130 morts dans la capitale parisienne.
Selon le premier ministre, les perquisitions administratives organisées en France dans le cadre de l'état d'urgence ont permis de "déjouer un projet d'attentat", de saisir plus de 500 armes, de placer en garde à vue plus de 340 personnes et de lancer plus de 570 procédures judiciaires.
"Des mosquées radicales et des salles de prière ont été fermées. Les filières sont déstabilisées. De nombreux individus sont identifiés et placés sous surveillance. D'ailleurs, un des projets terroristes déjoués a pu l'être grâce à une perquisition administrative, menée dans le cadre de l'état d'urgence", a-t-il précisé.
La réforme examinée par le parlement élargit en outre la déchéance de nationalité pour les individus "condamnés pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme", même s'ils sont nés Français, dès lors qu'ils bénéficient d'une autre nationalité.
"La déchéance de la nationalité est une réponse collective des Français vis-à-vis d'autres Français qui brisent le pacte républicain", a martelé M.Valls lors des débats à l'Assemblée nationale.
Les débats ont été suspendus vendredi soir et reprendront lundi 8 février.