"Seuls deux pays sont assez influents pour régler la crise syrienne et plus généralement pour garantir la sécurité au Proche-Orient. Ce sont la Russie et l'Iran", a indiqué Mohammad Ali Mohtadi.
L'expert a rappelé que le président russe Vladimir Poutine et l'ayatollah Ali Khamenei avaient cerné en novembre dernier les domaines stratégiques de leur coopération visant à combattre le terrorisme et à régler la crise syrienne à l’occasion de la première visite en huit ans de M.Poutine en Iran.
"Le conseiller pour les affaires internationales Ali Akbar Velayati est arrivé en Russie pour concrétiser les points d’accord entre les deux dirigeants", a noté l'expert.
En effet, M.Velayati a déjà appelé mardi la Russie à poursuivre sa coopération avec l'Iran dans le règlement du problème syrien, au cours d'entretiens avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Les discussions ont porté sur les facteurs influant sur l'évolution de la situation en Syrie et dans la région, ainsi que sur le centre de lutte antiterroriste que la Russie, l'Iran, l'Irak et la Syrie ont mis en place fin septembre 2015 à Bagdad.
D'après M.Mohtadi, la Russie, qui a déjà inversé l'équilibre des forces dans la région en lançant son opération antiterroriste aérienne en Syrie, pourrait également accorder une aide à l'Irak.
"L'Irak fait face à l'expansion des terroristes tout comme la Syrie. Il n'est pas exclu que la Russie soit capable de libérer ses amis irakiens. Nous voyons que certains pays, notamment l'Arabie saoudite et la Turquie, s'ingèrent dans les affaires intérieures de ce pays arabe. Le déploiement de militaires saoudiens près de Mossoul ne permet pas d'affirmer que cette manœuvre est destinée à lutter contre les terroristes de Daech. La Russie peut changer l'équilibre des forces dans ce domaine. D'autant plus que le peuple irakien n'est pas sûr que les militaires américains cantonnés en Irak mènent une lutte sérieuse et honnête", a ajouté M.Mohtadi.
"Le secteur énergétique est un domaine de coopération très prometteur (…). On peut supposer que notre partenariat atteindra un niveau plus élevé compte tenu de la chute des prix du pétrole, puisque nos deux pays ont des réserves de pétrole et de gaz importantes. Les actions conjointes des deux Etats peuvent influer sur le marché mondial des hydrocarbures", a conclu M.Mohtadi.