La population mondiale et les tendances urbaines
L'augmentation de la population mondiale au rythme actuel pourrait signifier le changement décisif de l'impression que les villes de demain si proche d'aujourd'hui vont faire et auxquelles les habitants actuels se sont habitués, estime l'observateur Adam Greenfield dans un article publié sur le site du Guardian.
En évoquant la question de la densité de population dans les villes, le journaliste souligne l'importance de ce sujet pour les plans de développement de l'espace urbain. Les exemples du passé montrent les capacités énormes de ce phénomène: la densité de population dans le Lower East Side à New York, autour de 1905, reste parmi les plus élevée de toute l'histoire des villes.
Le monde aura besoin de villes complètement nouvelles, et leur nombre pourraient atteindre des milliers. Selon l'auteur de l'article, il n'est pas étonnant que les villes les plus modernes sur Terre puissent très probablement être fondées dans les régions où la population devient urbaine à un rythme le plus rapide, c'est-à-dire, en Inde, en Chine et en Afrique sub-saharienne.
Les nouvelles constructions sur les sites de villes anciennes ne sont plus estimées comme efficaces. La stratégie gagnante dans toutes ces régions est de développer des villes satellites complètement neuves situées aux endroits périphériques où les terrains sont moins chers.
En Inde, le Bharatiya Janata Party (BJP) du premier ministre Narendra Modi a poussé à une nouvelle stratégie urbaine, en développant le réseau des villes satellites construites, tout comme en Afrique, sur des terrains bon marchés, mais s'accrochant aux principes des "villes intellectuelles". Les autorités indiennes comptent développer au moins une centaine de ces villes.
Les problèmes des villes nouvelles
Cependant, toutes ces villes nouvelles sont confrontées à des problèmes économiques et sociaux. En Afrique, par exemple, les nouveaux quartiers résidentiels souffrent d'un manque d'habitants. Trop chers pour la plupart des citoyens, ils ne peuvent pas accueillir ceux qui ont vraiment besoin de place pour vivre, et restent donc une sorte d'endroits réservés aux élites locales.
Le développement de l'infrastructure urbaine dans l'Afrique sub-saharienne d'aujourd'hui est marqué par la présence d'entreprises et d'investissements chinois. Ces projets ne sont pas en mesure de contourner les problèmes. La ville Nova Cidade de Kilamba en Angola, construite par la société d'Etat chinoise CITIC et capable d'héberger 500.000 habitants, reste majoritairement vide.
La Chine a fait attention au développement des villes d'autres cultures, surtout européenne. L'idée "Une ville, neuf sites" de Shanghai est une copie conforme des villages scandinaves, allemands, néerlandais, italiens et celui des Tudors. Ces quartiers restent majoritairement vides, et peuvent-être utilisés comme des lieux pour les photos de mariage. Une autre direction du développement urbain chinois est représentée par la tendance de construire des mégapoles regroupant plusieurs villes dans une super-ville.
Finalement, il existe des camps de réfugiés, parfois hébergeant des centaines de milliers de personnes sur une base effectivement permanente, comme le complexe géant à Dadaab, au Kenya, qui représente une des villes les plus actuelles. La population de ce camp de réfugiés s'élevait à 300.000 personnes en octobre dernier, ce qui est comparable à celle d'Helsinki, Memphis, Bristol ou Wellington.
Les tendances actuelles montrent que les communes qui représentent les villes de demain peuvent n'avoir pas le caractère même de la ville. Selon l'auteur de l'article, les villes nouvelles de XXIe siècle peuvent être marquées par des contradictions fondamentales entre les villes et les habitants.