La semaine a été marquée par les barrages routiers qui se sont élevés dans toute la France, et cette semaine commence aussi sous le signe d'une forte mobilisation: la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont annoncé le lancement de l'opération "Campagne en feu" aux quatre coins du département. "Mardi 2 février, la paille brûlera sur les ronds-points", à Metz, Thionville, Sarreguemines et Sarrebourg, expliquent-ils dans un communiqué. Un témoignage de méfiance, et un message au président, selon Florent Dornier, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs:
"C'est une manière de dire on reste sur nos gardes et puis voir quelle est leur analyse aussi. Qu'ils nous reçoivent c'est très bien, ça veut dire qu'il y a une première prise de conscience que l'agriculture va mal. Après il faut voir comment ça va être entendu de la part du chef de l'Etat. C'est aussi un moyen de pression."
"La première des choses, c'est la traçabilité des produits. Ça fait 3-4 ans chez les agriculteurs qu'on martèle ce message-là. Il y a une traçabilité qui est obligatoire sur les produits frais, par contre pour tout ce qui est produits transformés, il n'y a aucune règle obligatoire sur l'aspect traçabilité, si ce n'est que de mettre où le produit a été transformé. Nous ce qu'on demande, c'est que le consommateur soit en capacité de savoir, si c'est de la viande, où elle est née, où elle a été élevée et abattue. Qu'il soit en capacité de savoir la provenance de ce qu'il mange. Je pense que ce sera un des axes majeurs pour nous, la traçabilité."
Le ministre de l'Agriculture s'est à nouveau déclaré favorable à la levée des "sanctions sur la Russie qui touchent en priorité la filière porcine". On sait depuis longtemps que ces sanctions portent directement préjudice aux éleveurs français. Mais la lenteur des décisions se heurte aussi aux lourdeurs administratives, beaucoup d'agriculteurs sont toujours dans l'attente, 6 mois plus tard, de leur « aide d'urgence »:
"Il y a trop d'acteurs, et il y a toujours des critères auxquels les agriculteurs ne peuvent pas forcément prétendre, il faut des pièces justificatives, c'est le système de l'administration traditionnel à la française, où il faut toujours de redemander des choses que l'administration souvent possède. Il faut savoir comment ça fonctionne: il y a des cellules d'urgence dans chaque département, où la profession siège aussi. On donne des dossiers mais après il y a encore un contrôle derrière par FranceAgriMer, même si les directions départementales, des territoires, ont validé les dossiers. Et quand vous avez 2000 ou 3000 salariés qui travaillent en temps normal, quand ils sont inondés de demandes d'un coup, ils ne peuvent pas traiter l'ensemble des demandes en une semaine. Ce qui est bizarre, c'est que c'est l'administration nationale qui contrôle l'administration départementale: c'est un non-sens."
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