François Hollande reçoit les agriculteurs : nouvel espoir ?

© Sebastien Bozonla grève des agriculteurs à Vesoul
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L’envolée de Stéphane Le Foll à BFMTV aurait presque fait de l’ombre à François Hollande, qui doit rencontrer les agriculteurs mardi.

La semaine a été marquée par les barrages routiers qui se sont élevés dans toute la France, et cette semaine commence aussi sous le signe d'une forte mobilisation: la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont annoncé le lancement de l'opération "Campagne en feu" aux quatre coins du département. "Mardi 2 février, la paille brûlera sur les ronds-points", à Metz, Thionville, Sarreguemines et Sarrebourg, expliquent-ils dans un communiqué. Un témoignage de méfiance, et un message au président, selon Florent Dornier, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs:

"C'est une manière de dire on reste sur nos gardes et puis voir quelle est leur analyse aussi. Qu'ils nous reçoivent c'est très bien, ça veut dire qu'il y a une première prise de conscience que l'agriculture va mal. Après il faut voir comment ça va être entendu de la part du chef de l'Etat. C'est aussi un moyen de pression."

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Un moyen de faire pression: car beaucoup de promesses ont été faites. Malgré l'annonce la semaine dernière d'une rallonge budgétaire de 125 millions d'€ aux 700 millions déjà accordé cet été, la détermination des agriculteurs ne faiblit pas. Le ministre de l'Agriculture a également fait savoir qu'il déposera un texte la semaine prochaine à l'Union européenne "pour faire bouger les lignes": à quoi faut-il s'attendre?

"La première des choses, c'est la traçabilité des produits. Ça fait 3-4 ans chez les agriculteurs qu'on martèle ce message-là. Il y a une traçabilité qui est obligatoire sur les produits frais, par contre pour tout ce qui est produits transformés, il n'y a aucune règle obligatoire sur l'aspect traçabilité, si ce n'est que de mettre où le produit a été transformé. Nous ce qu'on demande, c'est que le consommateur soit en capacité de savoir, si c'est de la viande, où elle est née, où elle a été élevée et abattue. Qu'il soit en capacité de savoir la provenance de ce qu'il mange. Je pense que ce sera un des axes majeurs pour nous, la traçabilité."

Le ministre de l'Agriculture s'est à nouveau déclaré favorable à la levée des "sanctions sur la Russie qui touchent en priorité la filière porcine". On sait depuis longtemps que ces sanctions portent directement préjudice aux éleveurs français. Mais la lenteur des décisions se heurte aussi aux lourdeurs administratives, beaucoup d'agriculteurs sont toujours dans l'attente, 6 mois plus tard, de leur « aide d'urgence »:

"Il y a trop d'acteurs, et il y a toujours des critères auxquels les agriculteurs ne peuvent pas forcément prétendre, il faut des pièces justificatives, c'est le système de l'administration traditionnel à la française, où il faut toujours de redemander des choses que l'administration souvent possède. Il faut savoir comment ça fonctionne: il y a des cellules d'urgence dans chaque département, où la profession siège aussi. On donne des dossiers mais après il y a encore un contrôle derrière par FranceAgriMer, même si les directions départementales, des territoires, ont validé les dossiers. Et quand vous avez 2000 ou 3000 salariés qui travaillent en temps normal, quand ils sont inondés de demandes d'un coup, ils ne peuvent pas traiter l'ensemble des demandes en une semaine. Ce qui est bizarre, c'est que c'est l'administration nationale qui contrôle l'administration départementale: c'est un non-sens."

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20 000 fermes sont au bord de l'asphyxie, pour ne pas dire asphyxiées. Pour Florent Dornier, le plan conjoncturel du gouvernement, décidé en septembre et augmenté en février, doit nécessairement s'accompagner d'un réel plan de changements structurels. Florent Dornier est conscient que les acteurs sont nombreux sur ce dossier, à la fois français et européens. Si le dossier agriculture avance, celui du Traité-Transatlantique (TAFTA) aussi! Même si les négociations se déroulent à huis-clos, nombreux sont ceux qui s'inquiètent de l'impact économique et sanitaire qu'aura cette gigantesque zone de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis sur (entre autres) l'élevage national.

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