Urvoas: "Je vais peu parler, mais je vais agir"

© AFP 2024 KENZO TRIBOUILLARDJean-Jacques Urvoas
Jean-Jacques Urvoas - Sputnik Afrique
S'abonner
Le nouveau Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a marqué vendredi, lors de sa première allocution publique depuis sa nomination, sa différence avec Christiane Taubira en déclarant: "Je vais peu parler, mais je vais agir".

Les syndicats de magistrats et d'avocats ont reproché après son départ à Christiane Taubira d'avoir beaucoup promis mais de n'avoir pas réalisé au final de réformes marquantes pour la justice.

​"Ma préoccupation, mon obsession, c'est le fonctionnement de la justice", selon lui en situation "d'embolie", a dit Jean-Jacques Urvoas devant l'assemblée générale de la Conférence des bâtonniers, l'organisme qui représente les avocats de province, en présence du bâtonnier de Paris et de l'ancien ministre Robert Badinter.

Invité avant sa nomination en tant que président de commission des Lois, le nouveau ministre a expliqué avoir tenu à honorer son engagement pour montrer qu'il sera le ministre de toutes les professions de la justice.

Le nouveau Garde des Sceaux, se présentant comme résolument pragmatique, a en particulier évoqué les "temps d'audiencement", c'est-à-dire les très longs délais avant que des affaires ne soient jugées, ainsi que la nécessité pour l'Etat d' "honorer (les) paiements", beaucoup de tribunaux étant en état d'asphyxie financière.

​"La seule loi dont je vais m'occuper, c'est la loi de finances", a répété M. Urvoas, cité par l'AFP, tout en se disant ouvert à des discussions sur d'autres grands chantiers comme l'indépendance du parquet ou l'aide juridictionnelle.

​Il a déploré que les Français contribuent par exemple, à titre individuel, davantage au paiement de la redevance audiovisuelle qu'au fonctionnement de la justice.

Se disant confronté à des contraintes "temporelles" liées à la tenue d'une élection présidentielle dans quinze mois, et "financières" en raison de la discipline budgétaire, il a dit: "Je travaille pour demain".

​Tout en assurant de son "respect" la ministre de la Justice démissionnaire Christiane Taubira, il a marqué de manière ironique sa différence avec le lyrisme de cette dernière, qui affectionnait de se lancer, sans notes, dans de longues citations littéraires.

M. Urvoas a cité un texte qu'il a attribué à Lao Tseu: "Il peut arriver que celui qui parle beaucoup soit réduit au silence." En lançant: "Et si c'est pas lui, c'est apocryphe et ça va pareil."

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала