L’APCE ne peut exclure aucun pays, cette possibilité n’est tout simplement pas prévue, tous ses membres faisant partie du Conseil de l’Europe. Par conséquent si un pays règle sa cotisation et remplit les conditions de participation de base, l’APCE ne peut l’exclure, a expliqué M. Pouchkov.
La seule chose que l'organisation peut faire c’est interdire le travail d’une délégation d’un pays membre pour la durée d’un an.
"D’ailleurs, cette décision n’a été prise à notre encontre ni en 2014, ni en 2015, nous pouvions continuer à participer aux sessions mais nos droits ont été limités. C’est la raison pour laquelle nous avions refusé ces nouvelles conditions", a-t-il ajouté.
La Russie peut-elle quitter l’APCE?
"On peut, pour un certain temps ne pas participer ou diminuer les échanges – comme on vient de le faire… Mais nous ne pouvons pas quitter cette organisation, parce que nous faisons partie du Conseil de l’Europe", a fait remarquer M. Pouchkov.
La Russie n'a payé qu'un tiers de sa cotisation en février pour protester contre les décisions antirusses et attirer l'attention des autorités et des membres du Conseil de l'Europe sur la discrimination de la Russie au sein de cette organisation et les alerter sur les conséquences que cela pourrait induire. La Russie aspire à reprendre ses échanges avec l'APCE et le Conseil de l'Europe, mais attend un changement d'attitude vis-à-vis d'elle.
"Nous avons pris la décision de ne payer qu'un tiers de la cotisation et nous prendrons bientôt une décision sur la suite à donner à nos relations", a commenté le président de la Douma Sergueï Narychkine, cité par Alexeï Pochkov.
"Ayant ce poids financier, nous sommes écoutés dans le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe ainsi que lors des rencontres des ministres des affaires étrangères", a-t-il précisé.
La Russie se dit prête à continuer d'assurer 10% du budget de l'organisation, mais l’APCE est-elle vraiment utile à Moscou?
"En 1996, nous sommes entrés dans le Conseil de l’Europe, parce qu’on avait le désir de souligner notre appartenance au continent européen. Cela faisait partie de nos relations avec l’Union Européenne et avec ses pays-membres et s’ancrait dans le cadre d’une "affirmation" de notre identité européenne", a expliqué M. Pouchkov.
Et d'ajouter, qu'"cela nous a donné possibilité d’entretenir des relations plus étroites avec les cercles politiques européens. Cela nous a offert une certaine plateforme pour avancer nos idées. Pour l’instant, nous ne pouvons pas utiliser l’APCE dans ce sens du fait de la restriction de nos pouvoirs. Du coup, nous avons décidé de suspendre notre participation".
Le chef de la délégation russe conclut: "si nous avons l’intention d’avancer avec l’Europe, notre participation à l’APCE à un sens: nous pouvons influencer les processus qui s’y déroulent. Il en va de même de notre participation à l’OSCE, qui est la deuxième plus importante institution européenne".