Le premier ministre, comparé parfois au premier président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev pour sa volonté de mener de profondes réformes, quittera bientôt la tête du gouvernement.
Nguyen Tan Dung, 66 ans, en est à son deuxième mandat de premier ministre. Au cours de cette période il a acquis la réputation d'un réformateur-marchand et d'un partisan du rapprochement avec les USA — une sorte de "Gorbatchev vietnamien" qui a enregistré, contrairement à ce dernier, de véritables succès économiques. L'an dernier, le pays affichait l'une des plus fortes croissances de toute l'Asie à 6,7%. L'économie nationale vietnamienne peut également se vanter d'investissements records.
Il a donc avancé sa candidature au nouveau Comité central du PC dimanche, ce qui signifiait clairement qu'il était prêt à défier l'unique candidat au poste de secrétaire général, Nguyen Phu Trong, chef actuel du PC vietnamien. La discussion entre les délégués du congrès a duré toute la nuit à huis clos et c'est seulement lundi soir qu'a été dévoilée la liste des candidats retenus pour devenir membres du Comité central. Nguyen Tan Dung n'en faisait pas partie.
Il a donc quitté de facto la course au pouvoir car pour prétendre aux plus hauts postes, il faut au moins faire partie du Comité central du PC vietnamien. L'agence de presse Reuters, se référant à des sources anonymes, écrit qu'hormis Nguyen Tan Dung le président vietnamien Truong Tan Sang a également quitté ses fonctions pendant le congrès.
Le signal envoyé par le congrès est clair: le sommet du parti a décidé de soutenir, comme disent les bureaucrates locaux, une "administration équilibré" par le parti et l'État où il n'y a pas de place pour des individus sans charisme comme Nguyen Tan Dung, qui peuvent brusquement changer le cap du pays.
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