En visite officielle en Grèce mardi, le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a déclaré que "la Turquie achetait du pétrole à l'Etat islamique depuis longtemps". En commentant ces propos à Sputnik, le politologue iranien Seyed Hadi Afghahi a rappelé la promesse faite par M.Erdogan de quitter son poste si on lui remettait les preuves que la Turquie achète du pétrole à Daech".
"L'heure est venue pour M.Erdogan de démissionner car Israël, un de ses partenaires les plus proches dans la région, a déclaré, par l'intermédiaire de son ministre de la Défense Moshe Yaalon, avoir en sa possession des informations sensibles sur la situation en Syrie, et notamment des preuves de la coopération entre Daech et la Turquie, cette dernière se fournissant en pétrole auprès de l'EI", a déclaré M. Afghahi.
Un refroidissement entre la Turquie et Israël?
Il n'y a encore pas si longtemps, la Turquie et Israël suivaient la stratégie du front unique. Mais la situation a changé, fait remarquer M. Afghahi qui qualifie la position du ministre israélien d'"inattendue". Le politologue explique cela par deux facteurs.
Premièrement, Tel Aviv se rend compte qu'à l'heure actuelle la Turquie est plongée dans une crise politique et économique profonde. A l'époque, Israël entendait obtenir de la Turquie des avantages économiques, mais cette dernière n'est plus en mesure de lui en fournir.
Deuxièmement, Israël n'a pas besoin de la Turquie pour garantir sa sécurité, tandis qu'Ankara ne peut se passer d'Israël sur le plan économique.
Quelle sera la réponse turque aux accusations israéliennes?
Quand le ministère russe de la Défense a déclaré que la Turquie était le principal consommateur du pétrole volé en Syrie et en Irak et en a présenté les preuves, ayant détecté trois itinéraires de livraison du pétrole de l'EI en Turquie depuis la Syrie, la partie turque a nié en bloc.
"Mais ces nouvelles accusations proviennent de la partie avec laquelle la Turquie aurait souhaité améliorer ses relations. Ces circonstances ont comme qui dirait coincé le président Erdogan dans une cage dont il n'est pas facile de sortir. C'est pour cela que nous devons attendre la réponse turque aux déclarations du ministre israélien de la Défense", a conclu M. Afghahi.