L'Iran construira un gazoduc long de 1.800 km reliant l'Iran à l'Europe via la Turquie, conformément à un accord de 5 milliards de dollars signé par le groupe italien Saipem et les sociétés iraniennes National Gas Company et Persian oil&gas dans le cadre d'une visite du président iranien Hassan Rohani lundi à Rome.
"Le projet permettra à l'Iran d'exporter du gaz de son gisement South Pars vers les pays de l'Union européenne via la Turquie. La compagnie italienne, qui a conclu un accord en ce sens avec l'Iran d’un montant de 5 milliards de dollars, est le premier investisseur de ce projet. L'Iran ne peut pas livrer du gaz à l'UE sans avoir un gazoduc", a déclaré à Sputnik l'expert indépendant pour le pétrole et le gaz Omid Shokri Kalehsar.
"Téhéran entend commencer par exporter du gaz à ses voisins – au Pakistan, à Oman et à l'Irak. Ensuite le gazoduc pourrait atteindre l'Europe, mais il faut d'abord créer l’infrastructure requise et poser le pipeline", a-t-il ajouté.
Selon l'expert, ce projet revêt une importance politique et économique pour l'Iran. La pose du gazoduc marque le rétablissement de ses liens commerciaux avec les pays européens suite à la levée de la plupart des sanctions contre Téhéran le 16 janvier dernier. D'autre part, elle permet à l'Iran d'occuper une place de premier plan sur le marché mondial du gaz.
"Ce projet a déjà été discuté, mais son lancement était impossible en raison des sanctions. De toute façon, c'est un projet à long terme, sa réalisation prendra entre 5 et 8 ans", a-t-il précisé.
Le projet de gazoduc n'est pas le seul projet lancé par Saipem en Iran. Le groupe italien contrôlé par Eni et le fonds public italien FSI, a également l'intention de rénover et d’élargir les raffineries de pétrole de Shiraz et de Tebriz, situées dans le sud de l'Iran.
Saipem, qui a participé à la construction des gazoducs sous-marins Nord Stream-1 et Blue Stream qui relient respectivement l'Allemagne et la Turquie à la Russie, a signé un protocole d'intention avec Parsian Oil&Gas Development Co sur la réalisation de plusieurs projets pétrogaziers sur le sol iranien.
Au total, Téhéran et Rome ont signé 17 documents conjoints dont dix accords énergétiques et d'infrastructure pour 17 milliards d'euros lors d'une visite du président Rohani dans la capitale italienne.
Selon M.Kalehsar, la visite du président Rohani en Italie a été très fructueuse. La délégation accompagnant le président Rohani à Rome comprenait six ministres et 120 hommes d'affaires et entrepreneurs.
"Nous avons signé des contrats importants. Il est à noter que le secteur privé iranien a pour la première fois eu la possibilité de communiquer avec ses partenaires étrangers à un niveau aussi élevé", a indiqué l'expert.
Le président iranien se rendra également en France dans le cadre de sa tournée européenne, la première depuis la levée des sanctions internationales contre l'Iran. Sa visite dans l’Hexagone avait été reportée en raison des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.