L’enquête sur les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, les 7 et 9 janvier 2015, a alerté les services de l’Etat français sur l’urgence à agir. Il est apparu rapidement que les auteurs des attaques ont été en contact alors qu'ils étaient en prison. C'est le cas notamment pour Amédy Coulibaly et Chérif Kouachi mais, avant eux, Mohamed Merah et Medhi Nemmouche avaient, eux aussi, été approchés par des islamistes radicaux lors de séjours en prison.
Mi-janvier 2015, le gouvernement français a donc décidé d’accélérer son programme de déradicalisation des centres de détention. Il s’agit dans un premier temps de recruter des agents pénitentiaires chargés de détecter les détenus à risque. En 2012, les prisons françaises comptaient sept agents de renseignement formés à reconnaître les détenus en voie de radicalisation. Ils sont aujourd'hui près de 160 et devraient être 185 d'ici quelques mois.
Ensuite, il s’agit de prendre en charge ces détenus. C'est l’objectif des quartiers dédiés qui ont commencé à ouvrir leurs portes lundi. Ils sont deux, pour l'instant, mais le programme en prévoit cinq d'ici à la fin du mois de mars avec une capacité d'accueil d’une vingtaine de détenus chacun, soit un total d'un peu plus de cent personnes jugées "radicalisées" ou "en voie de radicalisation".
Tout ce processus est expérimental. La centaine d'agents pénitentiaires déjà affectés à ce programme l’ont rejoint sur la base du volontariat. Leur formation de trois semaines a commencé le 7 janvier dernier et vient de s’achever avant leur déploiement dans les premières unités dédiées. Une centaine d'agents, alors que l'on estime le nombre de détenus radicalisés ou en voie de radicalisation à entre 700 et 2.000, en France.