Cette directive, qui a effaré toute l'armée, a été signée par son commandant en chef Haakon Bruun-Hanssen. Désormais, les pistolets seront distribués au personnel seulement pendant des manœuvres ou pour participer aux opérations de maintien de la paix à l'étranger.
"Le personnel déborde d'indignation", commente le journal Aftenposten qui, comme d'autres médias locaux, ont reçu de nombreuses plaintes des subordonnés de Haakon Bruun-Hanssen. Ce dernier aurait exercé "un impact démoralisant sur les troupes dont le moral doit pourtant être bon à cause de la menace accrue émanant de l'Est, de la Russie", critiquent certains.
Les médias norvégiens rappellent également qu'il y a quelques années, le HK 146 avait déjà fait parler de lui quand les soldats avaient commencé à se plaindre de maux de tête, de nausées et même de pertes de conscience suite à leur utilisation. L'enquête a révélé que les munitions étaient à l'origine de ces malaises: les nouvelles cartouches "écologiques" qui remplaçaient les cartouches classiques avec des balles contenant du plomb produisaient, pendant le tir, un bouquet de gaz toxiques qui fauchait littéralement le personnel. Seuls les masques à gaz pouvaient protéger les tireurs de cette "attaque toxique".
Selon certains analystes norvégiens, ces économies militaires impliquant la suppression du port de pistolets par le personnel constituent un élément de guerre psychologique contre son propre État menée par le général Haakon Bruun-Hanssen.
Ce dernier exige du gouvernement et du parlement près de 25 milliards de dollars supplémentaires pour l'achat de matériel, y compris une cinquantaine d'avions F-35. Selon lui, "c'est le seul moyen pour que les forces armées parviennent rapidement (quelques jours ou quelques semaines) à contrer une éventuelle invasion de la Russie au nord de la Norvège en attendant l'approche des principales forces des alliés de l'Otan".
Pour l'instant, le gouvernement refuse d'augmenter le budget militaire et certains observateurs soulignent que c'est pour cette raison que le commandant en chef aurait décidé de supprimer le port du pistolet, pour montrer à la société la situation financière désespérée de l'armée.