La Suisse et le Danemark ne sont pas les seuls à avoir autorisé leurs polices à fouiller les migrants et à confisquer les liquidités et les objets, dont la valeur dépasse une certaine limite. La presse locale rapporte que deux länder allemands — la Bavière et le Bade-Wurtemberg — le font également.
"Les demandeurs d'asile sont fouillés à leur arrivée afin de contrôler leurs documents, la quantité d’argent liquide qu’ils ont sur eux et leurs biens. Ceux-ci peuvent être saisis si leur valeur dépasse les 750 euros", a confirmé au quotidien "Bild" le ministre bavarois des Affaires intérieures, Joachim Herrman, ajoutant que cette pratique était comparable à ce qui se faisait en Suisse.
Dans le Bade-Wurtemberg, la police peut confisquer aux demandeurs d'asile les effets dont la valeur dépasse les 350 euros afin de financer leur séjour.
"Même si des préjugés tenaces subsistent, les demandeurs d'asile ne sont pas avantagés par rapport aux allocataires sociaux", a indiqué devant les journalistes la ministre allemande de l'Intégration Aydan Özoguz.
Selon elle, un demandeur d'asile se doit de financer son séjour à l’aide de ses propres moyens, même s’il s’agit de bijoux de familles.
Au Danemark, le projet de loi sur la confiscation des bijoux des migrants, présenté en novembre et devant être débattu au parlement en janvier, a fait scandale.
"Certains Danois, très choqués par ce texte, ont aussitôt répondu avec une ironie noire: +et pourquoi ne pas leur raser la tête aussi, comme pendant la guerre+? ", a écrit la journaliste danoise Solveig Gram-Jensen, correspondante en France pour le quotidien Jyllands-Posten.
Le Washington Post avait lui aussi comparé le projet de confiscation à la spoliation des Juifs par les nazis.
Ce projet de loi danois a effectivement une "connotation particulièrement douloureuse en Europe" où les nazis avaient spolié les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les experts l'expliquent toutefois par le fait que les autorités européennes, submergées par l'afflux de réfugiés, veulent tout simplement adresser un "signal" fort aux candidats à l'exil afin de les dissuader de rejoindre le Vieux Continent.