Il est totalement erroné de dire que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a fermé ses portes à la délégation russe. C'est au contraire Moscou qui a pris la décision de boycotter la session de l'APCE qui débutera le 25 janvier, a indiqué le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du parlement russe), Alexeï Pouchkov.
"Ne pas participer aux travaux de l'APCE, c'est notre décision et pas celle de l'APCE. C'est la raison pour laquelle nous considérons que les affirmations selon lesquelles la délégation russe n'a pas été admise à siéger à Strasbourg sont incorrectes et infondées", a indiqué le député.
"Participer à l'APCE n'est pas un privilège, mais le droit de tous les membres du Conseil de l'Europe. Pour nous, comme pour toute autre délégation, il s'agit d'un droit que nous pouvons faire valoir ou non. C'est notre droit souverain. Notre refus de participer cette année est le fruit de mûres réflexions. Il résulte de l'atmosphère qui règne malheureusement au sein de l'Assemblée parlementaire", a affirmé Alexeï Pouchkov.
D'après lui, la Russie a décidé de ne pas exercer son droit "pour ne pas servir de cible aux attaques et aux manifestations antirusses soigneusement préparées par certaines délégations européennes".
"Il ne faut pas exclure qu'en l'absence de la Russie, une attention plus soutenue soit accordée à l'Ukraine. Le fait est que l'APCE prépare actuellement un rapport sur la corruption et les abus enregistrés dans ce pays. Ce rapport sera présenté lors d'une des prochaines sessions de l'Assemblée. L'Europe est vivement irritée par le fait que l'Ukraine ne respecte pas ses engagements, y compris en matière de lutte contre la corruption, de contrôle financier, de garantie des droits et des libertés démocratiques", affirme le parlementaire.
Selon lui, examiner le problème ukrainien et adopter des résolutions sur ce thème en l'absence de la Russie "constituerait un exercice purement rhétorique ou une action de propagande".
"Je pense que l'APCE a, en l'occurrence, beaucoup plus à perdre que Moscou", a conclu le parlementaire russe.