Même les partisans les plus fidèles de l'adhésion du Canada au Partenariat transpacifique reconnaissent que cela n'apportera pas beaucoup de bénéfices macroéconomiques au pays, estime Hadrian Mertins-Kirkwood, chercheur du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un think tank orienté à gauche.
Selon les estimations les plus optimistes de la Banque mondiale (BM), une fois le contrat de TPP signé, la hausse de croissance ne devrait qu'atteindre la barre des 1%, et ceci vers 2030. Une hausse négligeable, remarque le spécialiste sur le blog "Behind the numbers".
Selon la nouvelle étude de l'Université Tufts, le TPP n'apportera que 0,28% de croissance au cours des 10 années suivant l'adhésion. La situation serait encore plus périlleuse pour les économies américaine et japonaise, qui pourraient tomber en récession à cause du TPP.
D'après la récente étude, le TPP pourrait aussi toucher lourdement le marché de l'emploi. Le Canada risque de perdre 58.000 postes dans un intervalle de 10 ans suivant l'adhésion au traité.
Autres conséquences probables: une montée du prix des médicaments, un ébranlement du secteur agricole et une limitation des libertés informatiques. Mais le plus inquiétant, c'est que le traité pourrait octroyer de nouveaux droits aux corporations étrangères.
En répondant à la question de savoir si le TPP serait une bonne chose pour le Canada, l'auteur de l'article répond par la négative: "Non, et nous pensons que les Canadiens tomberont d'accords avec nous".
"Le ministre canadien du Travail Chrystia Freeland qui envisage de signer un accord-cadre le 4 février, doit entendre notre message. Un traité qui coute si cher et qui apporte si peu n'est pas un traité dont le Canada a besoin", conclut M.Mertins-Kirkwood.
L'accord sur le Partenariat transpacifique a été conclu le 5 octobre. Il prévoit la création d'une zone de libre-échange dans la région Asie-Pacifique. Les pays riverains du Pacifique représentent 40% de l'économie mondiale et un tiers du commerce planétaire. L'accord réunit les Etats-Unis, le Canada, et le Mexique, le Pérou et le Chili pour l'Amérique du Sud, le Japon, la Malaisie, le Brunei, Singapour et le Vietnam pour la partie asiatique et enfin l'Australie et la Nouvelle-Zélande. En commentant la création du TTP, le président américain Barack Obama a déclaré que le partenariat était une réponse à la croissance de l'influence chinoise. La signature de ce traité est fixée au 4 février 2016 en Nouvelle-Zélande.