La copie fidèle du phénomène, qui a été baptisée "chapelle Sixtine de l'art préhistorique" et qui comprend 46 pièces est prête à être transportée et installée près de l'original à Montignac, en Dordogne.
"Tout ce que vous voyez sur les murs a été gravé, sculpté, ciselé, avec de petits pinceaux et des outils parfois utilisés par les dentistes", a déclaré Francis Ringenbach, directeur artistique du projet de reproduction de la grotte de Lascaux, dont les peintures et gravures sont vieilles de 18.000 ans.
Le Centre international de l'art pariétal, bâtiment de 150 mètres de longueur et de 9 mètres de haut et créé par la société d'architecture norvégienne Snøhetta, ouvrira ses portes à la fin de l'année.
Près de 2.000 peintures murales du Paléolithique représentant des rhinocéros, des chevaux, des bisons, des cerfs et des panthères constituent la plus importante collection d'art préhistorique d'Europe qui fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
Les grottes, découvertes en 1940 par quatre adolescents, ont rapidement attiré un grand nombre de touristes. Des millions de personnes ont visité ce site pour voir les dessins des hommes préhistoriques originaires d'Afrique et qui se sont rendus en Europe via l'Asie.
Les autorités françaises ont fermé les grottes au public en 1963 pour des raisons de sauvegarde de leur microclimat.
Un ensemble de reproductions étaient exposées à Montignac depuis 1983, tandis que le Field Museum de Chicago (Etats-Unis) accueillait l'année dernière une exposition des reproductions des peintures intitulée "Scènes de l'âge de pierre", la première hors de France.
Le projet, d'un montant de 57 millions d'euros, est le résultat d'une combinaison de technologies modernes et du désir de reproduire le site à l'identique.
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— Dordogne Périgord (@cgdordogne) 28 октября 2015
Selon M.Ringenbach, qui est sculpteur, il faut être aussi fidèle que possible à l'original.
"Parfois il faut travailler pendant des heures pour reproduire seulement 10 centimètres carrés", dit-il.
Les artistes ont utilisé des scans numériques 3D des peintures originales, projetés sur les murs. Cette technologie leur ont permis de créer un effet de papier-calque et d'appliquer des pigments naturels couche sur couche.
"Nous essayons de comprendre l'essentiel de ces peintures, de comprendre comment et pourquoi elles ont été peintes de cette façon", explique le peintre en chef Gilles Lafleur.
"Le temps a exercé une influence considérable sur ces peintures et les animaux n'apparaissent plus de la même manière qu'à l'époque où elles ont été créées. Et voilà, il faut que nous les recréions", souligne M.Lafleur.
Selon M.Ringenbach "le talent de nos illustres ancêtres, qui n'avaient que des outils rudimentaires pour créer leurs chefs-d'œuvre, est surprenant".
"Ils étaient de grands professionnels, car ils pouvaient reproduire de mémoire les contours des animaux et leurs mouvements", dit-il. La reproduction des originaux procure un sentiment quasi "magique", selon lui.
Alors que le musée original ne peut donner qu'une "vision limitée" du site, "ici, on aide les gens à comprendre l'importance que la grotte de Lascaux représente pour la science, l'histoire de l'art, et la préhistoire", conclut M.Ringenbach.