La fin de la parité entre les monnaies nationales des monarchies du Golfe et le dollar ne paraît plus improbable alors que les cours du brut dégringolent, et certains analystes voient dans la chute du pétrole la fin inexorable du lien historique du riyal saoudien avec le billet vert.
Le lien historique du riyal au dollar rend toutefois l'Arabie saoudite moins vulnérable que d'autres pays du Golfe, on pense notamment à Oman et au Bahreïn.
En raison de l'effondrement des prix du pétrole dont ils dépendent fortement, la plupart des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) connaissent des déficits budgétaires et doivent puiser dans leurs réserves pour les combler.
Très dépendant lui aussi de l'"or noir", Riyad a puisé plus de 80 milliards dans ses réserves en devises qui grimpaient à 732 milliards de dollars à la fin de l'année 2014. Le pays s'appuie sur ses réserves financières accumulées lorsque les prix du brut étaient élevés. Somme toute, l'Arabie saoudite tire 90% de ses revenus du pétrole.
Le 11 janvier, Riyad a confirmé le maintien de la parité de sa monnaie nationale par rapport au dollar. Cette parité est établie à 3,75 riyals pour un dollar depuis 1986.
Les monnaies nationales des pays du Golfe sont soutenues par une série d'instruments de politique monétaire, dont les réserves en devises étrangères. Et, selon les analystes, les monarchies du Golfe pourront maintenir à moyen terme la parité avec le dollar, essentiellement parce qu'ils ont suffisamment de réserves pour défendre leurs monnaies malgré les graves déficits de leurs budgets, plombés par la chute des cours du pétrole.
Quoi qu'il en soit, depuis le début du second semestre 2014, le prix du brut a baissé d'environ 70%, en conséquence de quoi le déficit budgétaire de l'Arabie saoudite se monte à présent à environ 20% du PIB. Malgré des coupes considérables, bien que tardives, dans les dépenses publiques, ce déficit est également attendu en 2017.
Mais si la situation financière du Koweït, du Qatar et des Emirats arabes unis est solide, tel n'est pas le cas du Bahreïn et d'Oman qui sont beaucoup plus vulnérables que l'Arabie saoudite.
Pour leur part, les trois premiers pays mentionnés peuvent s’abstenir de réduire leurs dépenses publiques actuelles pendant des décennies avec des prix du pétrole à 50 et même à 30 dollars le baril. Les réserves du Bahreïn et d'Oman pourraient s'épuiser dans deux ou trois ans. Il leur faut un baril à au moins 80 dollars.
Selon Citigroup, pour financer le déficit budgétaire dans les cinq années qui viennent, les six pays membres du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) auront besoin d’un baril à 53 dollars en 2016 mais aussi que le prix de celui-ci augmente de façon continue jusqu'à atteindre les 75 dollars d'ici 2018.