Préparé par la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (MANUI) et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), le rapport consacré au "pertes civiles effarantes en Irak" est en grande partie basé sur des témoignages de victimes, de survivants ou de témoins de violations des droits de l'homme ou du droit international humanitaire.
Cependant, les chiffres réels pourraient être beaucoup plus élevés que ceux documentés par les experts, estiment les auteurs du rapport. Ils ajoutent qu'environ la moitié des pertes ont été enregistrées au sein même de la capitale Bagdad.
"Ces chiffres établissent le nombre de personnes directement tuées ou mutilées par les violences, mais le nombre de personnes mortes par manque d'accès à la nourriture, à l’eau ou à des soins de santé élémentaires est difficile à calculer", a déclaré le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Selon lui, "le rapport expose les souffrances durables des civils en Iraq et illustre clairement ce à quoi les réfugiés irakiens tentent d'échapper lorsqu'ils fuient vers l'Europe et d'autres régions".
Le groupe dit Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) "continue à perpétrer — de manière systématique et à grande échelle — des atrocités et des exactions qui sont une violation des droits de l'homme et qui enfreignent le droit international humanitaire".
"Ces actes pourraient, dans certains cas, constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et potentiellement des crimes de génocide", constate le rapport.
Le document fournit des détails sur de nombreux meurtres commis par les djihadistes lors de "spectacles publics sordides" au cours desquels des personnes sont fusillées, décapitées ou écrasées à l'aide de bulldozers, voire brûlées vives ou jetées du toit de bâtiments.
"J'exhorte le gouvernement [irakien] à utiliser tous les moyens nécessaires pour garantir l'ordre et la loi, deux éléments indispensables pour le retour volontaire des déplacés dans leurs lieux d'origine", a déclaré Ján Kubiš, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l'Irak. Il s'agit là d'une "tâche d'importance primordiale étant donnée la vague de violences et de meurtres, souvent de nature sectaire, survenue récemment, notamment à Diyala et à Bagdad", a conclu le responsable de l'Onu.