Avant 2009, donc avant le début de la crise liée aux dettes, les contours politiques et économiques européens étaient faciles à comprendre. L'époque de la guerre froide, avec les deux blocs rivaux, a été suivie par la période de l'intégration, de l'absence de frontières et de la monnaie unique, explique le journal.
Par contre, aujourd'hui, il est de plus en plus clair qu'ayant échoué sur la voie de la création d'un territoire unifié, l'Europe retourne dans une époque caractérisée par l'existence d'Etats divisés qui ne s'occupent que de la défense de leurs propres intérêts politiques et économiques.
Dans ce sens-là, la politique de l'Union européenne marquée par la centralisation et la bureaucratie à distance n'a pas mené à la réalisation de l'idée d'une Europe sans frontières, mais, au contraire, a finalement provoqué la hausse du mécontentement des citoyens, ainsi que l'essor des sentiments nationalistes.
Les barrières géographiques qui entouraient l'Europe et fonctionnaient avec succès après la guerre ne parviennent plus à l'aider, et des millions de migrants déferlent sur le continent en quête d'une vie meilleure. Les Balkans sont à nouveau devenus la route de l'immigration massive vers l'Europe centrale.
Ironie de l'histoire, l'Europe avait la possibilité de vivre dans la prospérité pour de nombreuses années, et de développer ses principes universels de droits de l'homme, en particulier, le droit d'obtenir l'asile en Europe, et tout cela seulement parce qu'à sa périphérie des régimes répressifs maintenaient leurs citoyens à l'intérieur de leurs pays sous un contrôle strict, conclut le Wall Street Journal.